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Bientôt, la rue Pierre-Falardeau pour remplacer Amherst?

Publié le 02 octobre 2009 par Politicoblogue

Vous avez été nombreux à m’écouter au 98,5 FM à l’émission de Benoît Dutrizac. Je vous dis merci. Vous pouvez vous inscrire au groupe Facebook demandant qu’on renomme la rue Amherst en rue Pierre-Falardeau ci-dessous:

Changeons le nom de la rue Amherst en rue Pierre-Falardeau

Pour ceux qui ont manqué l’entrevue, vous pouvez l’écouter ICI. (Vers 8 minutes)

rue-amherst-rue-pierre-falardeau

Source de l’image

Pourquoi devrait-on changer la rue Amherst en rue Pierre-Falardeau?

  • Il s’agit de la suite logique de la demande du conseiller indépendant Nicolas Montmorency, ayant exigé qu’on renomme la rue à cause du passé génocidaire de Amherst, qui a infecté des Amérindiens avec des couvertures infectées à la petite vérole;
  • Cela faisait déjà un moment qu’on désirait renommer cette rue: la mort de Pierre Falardeau ne doit pas être vaine et on peut se servir de la présente campagne électorale pour forcer les politiciens à honorer sa mémoire;
  • Montréal s’anglicise.  Quartier par quartier, le français recule.  Partout, on présente l’anglais comme étant une « ouverture sur le monde » alors qu’il s’agit en fait d’un billet aller-simple vers notre disparition.  Même notre future élite universitaire s’entiche de l’anglais; à preuve cette vidéo de l’UQAM, avec présentation bilingue, chanson anglophone, textes anglophones…  Il faut redonner un visage francophone à la ville.

Pourquoi spécifiquement la rue Amherst?

  • Il n’est pas nécessaire que ce soit la rue Amherst.  Mais on peut commencer par cette rue qui nous fait honte à tous.  Après, on verra?   Pourquoi pas une rue Pierre-Bourgault ensuite?  Il faut être pragmatique: le fer est chaud, forgeons-le immédiatement.
  • Pierre Falardeau a habité un peu à l’est de la rue Amherst.  Mais ce lien lui-même n’est pas nécessaire: quel lien entre René Lévesque Dorchester, par exemple?
  • Il y a un historique de tels changements de noms de rue.  À la fin du dix-neuvième siècle, on a changé le nom de l’avenue Colborne pour De Lorimier.  On a remplacé un militaire aux pratiques tortionnaires par le nom d’un Patriote mort pendu le 15 février 1839.

Falardeau était mal engueulé, parlait le joual et insultait parfois ses adversaires: pourquoi l’honorer?

  • Falardeau avait ses défauts, comme tout le monde et on pouvait l’aimer ou le détester, mais il a marqué le Québec, tant par ses films que par ses actions politiques. Il est le plus grand cinéaste québécois et ses films ont toujours exploré l’inconscient québécois, le manque de fierté, nos défaites ou nos petites victoires. C’est un homme du Québec. Il représentait ce que nous avions de meilleur et de pire en chacun de nous.
  • Lui donner une rue ne veut pas dire être d’accord avec tout ce qu’il a fait. Il s’agit simplement de reconnaître qu’il a profondément marqué le Québec.

Pourquoi pas une rue Claude-Ryan?

  • Je ne suis pas contre : Claude Ryan, que Falardeau a plus qu’insulté, mériterait une rue. Il a été un acteur de son temps à une époque où il était encore possible de croire à un Canada francophone. Il fut un exemple pour de nombreux fédéralistes qui furent également nos concitoyens. Les temps ont changé. Le Canada est devenu le tombeau de la langue de Molière et un Chinois a davantage de chance de conserver sa culture dans l’ouest qu’un francophone. Ryan était fédéraliste, mais il était un défenseur de notre culture et de notre langue, même si à la fin il a eu tort.
  • D’autres aussi auraient le droit d’être honorés. Qu’on pense simplement à Pierre Bourgault ou à Robert Bourassa. Mais ce n’est pas parce que d’autres le mériteraient et ne l’ont pas eu qu’on doit priver Falardeau de ce droit. Commençons par la rue Pierre-Falardeau, et ensuite on fera changer les autres noms!

S’agit-il d’une campagne d’éradication de tous les symboles anglophones de Montréal? Pourtant, ils font partie de notre histoire…

  • Nous sommes un peuple conquis. Ne l’oublions jamais. Au Québec, le français stagne, mais Montréal s’anglicise et le fait français en Amérique du Nord diminue. Il faut tout faire pour empêcher cela. Il ne s’agit pas d’éradiquer le fait anglais, mais plutôt de faire passer notre propre survie avant le devoir de mémoire des anglophones.
  • Ceci dit, j’aimerais encore mieux une ville avec des affiches anglaises partout et des rues aux noms anglophones mais où les Québécois se respecteraient assez pour refuser de parler en anglais, que ce soit en tant que client, au travail ou même dans la rue. La francisation des noms de rue n’est qu’un outil parmi d’autres. Le vrai combat, c’est celui contre le bilinguisme institutionnel. Il faut exiger le français et refuser de parler anglais au Québec : c’est un geste politique.
  • Les noms anglophones font partie de notre héritage. Si jamais nous en sommes rendus à vouloir les éradiquer, ce sera plutôt parce que nous sommes désespérés de voir que le français recule rapidement à Montréal et que nos politiciens ne font rien, sinon valoriser encore davantage l’anglais. C’est un geste de désespoir face à l’immobilisme de partis politiques peureux devant nous représenter mais ayant décidé de nous sacrifier sur l’autel de la rectitude politique.

Le nom d’une rue constitue un symbole. En remplaçant le criminel Amherst par un homme ayant autant marqué le Québec que Pierre Falardeau, nous montrons notre attachement au symbole que constituait Falardeau. Et son symbole le dépassait de loin: il représentait ce désir de survie qui nous habite et son rejet des normes et des compromis. Il était ce que nous avions de plus pur en nous et s’il a parfois été trop loin, ce fut bien souvent pour nous secouer les puces et nous rappeler qu’il vaut la peine de se battre pour nos croyances.

Loin de constituer une finalité, ce changement de nom de rue devrait être un nouveau début. Que ceux qui croiseront la rue Pierre-Falardeau puissent se rappeler, à tout jamais, que d’une machine politique assimilatrice plus que centenaire a vécu et prospéré un petit grain de sable au coeur de l’engrenage.

Et que nous puissions unir nos maigres contributions afin de nous offrir d’autres leaders et libres-penseurs en mesure de mettre une fin, une fois pour toute, à la disparition du dernier peuple francophone d’Amérique du Nord.

___________________________________ Politicoblogue.com \ Parce que la politique est partout!

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