Faire une « Star Ac » des écrivains on se l'imagine mal tant l'idée est saugrenue et paraît mal s'adapter au concept de base. Pourtant, il faut bien évoluer et s'adapter, et l'Angleterre a déjà mis en route un tel système. C'est aussi un peu ce que propose un couple d'Américains sous le nom « Literary Death Match » la formule a déjà été éprouvée entre autres villes à New York, San Francisco et Pékin.
Peut-elle s'adapter à la France ? Apparemment pas selon le Figaro qui relate la soirée « Literary Death Match » organisée au Réservoir à Paris. Quatre écrivains se donc présentés devant un jury (dans lequel était présent David Foenkinos, de Livres Hebdo, si, si). Leur mission lire un extrait d'un de leurs textes n'excédant pas huit minutes.
Le public était mis à contribution pour jeter des fléchettes et des canards (en plastique, faut pas prendre les enfants de Bourdieu pour des anarchs sauvages tout de même) sur les écrivains qui dépassaient la durée maximale de lecture. Bon voilà, les règles sont posées et l'ambiance avec. Cela dit; comment une telle amosphère peut-elle convenir à une lecture de textes littéraires ?
Selon nos confrères, Mohamed Razane (par la rage contenue dans son texte) et Philippe Jaenada (par ses reniflements, hé oui il était enrhumé) n'ont pas conquis le public. Max Monnehay qui avait pour l'occasion lu un poème érotique s'en est à peine mieux sorti.
Restait Frédéric Beigbeder qui avait oublié son livre (ou compris la teneur de la soirée) et s'est donc lancé dans une improvisation se fiant à son talent dans le domaine de la communication. Sans surprise c'est celui qui s'en est le mieux tiré assure Le Figaro...
Ce genre de soirée, nous portent à nous interroger sur la place de l'auteur. Il est de plus en plus sollicité sur les plateaux télé pour faire la promotion de son livre (ou pas d'ailleurs) et devient progressivement « une star ». Le nom suffisait auparavant à faire vendre sans égards pour le texte en lui-même, l'image devient maintenant un autre outil marketing.
L'exemple du roman de Simon Kernick, Deadline, où l'on voyait le nom « Dan Brown » s'étaler sur la moitié de la couverture était à ce titre assez frappant.