éd. Pocket Jeunesse, 400 p., 17, 90 euros
Stephen King a dit de ce livre qu'il était impossible de le lâcher: « c'est comme si votre vie en dépendait. » Et c'est vrai que ce roman possède indéniablement une puissance hypnotique, aussi incroyable qu'un bon Agatha Christie ou le dernier Potter. Décryptons un peu ce phénomène.
Tout d'abord voici le pitch magnétique : dans un futur indéterminé, les États-unis sont devenus un territoire divisé en douze districts et contrôlé par le Capitole sorte de Big Brother qui contrôle et terrorise notamment le peuple par les Hunger games : douze garçons et douze filles de chaque district sont tirés au sort pour participer à une télérealité diabolique. Les vingt-quatre candidats sont plongés dans une arène de supplices, seul le dernier survivant remportera cette partie d'échecs et de morts. L'héroïne que l'on suit s'appelle Katniss. Elle n'est pas la mauvaise élue de ce jeu mais a décidé de remplacer sa jeune soeur Prim pour lui éviter un sacrifice insoutenable. On surnomme Katniss, la fille du feu. Parce qu'elle défie dès l'entrainement les Juges de ce jeu meurtrier. Parce qu'elle ne supporte pas d'obéir aveuglément et de se laisser ainsi manipulé par d'infâmes bourreaux. Alors quand elle se retrouve au cœur des écrans sordides, son combat n'est pas animé par la cruauté et la haine. Elle use de tous les savoirs appris dans la forêt dans sa prime jeunesse et rivalise ainsi d'audaces et de bravoure pour déjouer les règles de la fatalité et imposer ses plans, ses choix, sa liberté. Évidemment la destinée de Katniss, gladiateuse d'un nouveau genre tient les spectateurs, et les lecteurs en haleine. Mais il y a autre chose dans ce récit bouleversant qui tient à la fois de la critique acerbe d'une société totalitaire, de la nature humaine du personnage de Katniss l'insoumise et enfin du style, incontestablement clair, vif et efficace. Voilà tous les ingrédients d'un incontestable succès.