Christine Devars
Christine Devars, documentaliste pour les émissions musicales de Radio France, signe, avec «Le piano désaccordé», son premier roman d'inspiration autobiographique.
Elodie, jeune fille volage de 20 ans, a une mère pianiste réputée pour son talent et sa fantaisie. Du jour au lendemain, les médecins lui découvrent la maladie d'Alzheimer. Elodie se rend rapidement compte que, si elle n’entreprend rien, sa mère va devenir sénile. A grand renfort d’imagination, de comique et de beaucoup de tendresse, elle va accompagner sa mère dans cette découverte... Elle sera assistée par Rosita, dame de compagnie Cap-Verdienne, ahurissante de malice et d'humanité ainsi que par Boris, le brillant chef d'orchestre, qui n'arrive à dire " je t'aime " qu'à sa baguette mais qui sera toujours là pour " sa " pianiste.
Bien écrit, tout en finesse et en humour, s’avère être un petit bijou, un moment de bonheur tant il arrive à évoquer un sujet grave et des situations pénibles avec distance. Mais, fort heureusement, cette distance n’a pas pour objectif d’isoler le malade, mais plutôt d’isoler la maladie et donner envie de vivre pleinement chaque instant.
C’est ainsi qu’à l’inverse de certains ouvrages sur ce genre de situations douloureuses, il est parfois impossible pour des familles de s'identifier aux personnages des romans. Ici, il n’en est rien tant les personnages sont crédibles et qu’ils réinventent, à leur façon, avec sensibilité et tendresse, la partition du bonheur.
Un livre généreux, bouleversant d’humanité.