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La guerre des OS légers.

Publié le 15 septembre 2009 par Ccarvounas

Personne n’a pu passer outre un ou plusieurs articles ayant vanté les mérites des OS légers (Operating System léger… traduisons système d’exploitation léger). Je suis convaincu que les OS légers (tout éditeur confondu, et comme nous le verrons ils sont nombreux) peuvent définitivement et totalement changer le marché de l’informatique, voire tout son écosystème !

Pourquoi ? Imaginez que vous puissiez faire autant que maintenant sur une plateforme (matériel + logiciel) beaucoup moins onéreuse. Que deviendraient les vendeurs de QUAD Cores, de cartes mères les supportant, les vendeurs de chipset qui les accompagnent etc… ? Rassurez-vous je ne suis pas fou : je n’ai pas dit que cela se passera demain, ni en une seule vague. Mais les faits sont là, ce nom générique d’OS léger, actuellement uniquement rattaché aux net books, cache une véritable guerre sans merci…

Synthèse de ce billet

  • Qu’est ce qu’un OS léger ?
  • Les trois grandes familles d’OS légers
  • Les dessous de la guerre des OS léger

Qu’est ce qu’un OS léger ?

L’OS léger  doit permettre de démarrer une machine en un temps record (inférieur à cinq secondes alors qu’il faut aujourd’hui  entre huit et douze fois plus à XP en fonction de l’état de la machine et des tâches à lancer, et si je parle de lui, c’est qu’il occupe 90% de nos matériels à ce jour) et être peu consommateur de ressources… d’où son nom.

Question : Nous avons vus au sein du billet « Être indépendant de tout OS.» qu’un OS est un gestionnaire de ressources spécialisé… alors pourquoi devrait il être léger pour démarrer vite et peu consommer – Si notre banque, gestionnaire spécialisé de nos économies consommait pour les gérer la moitié de nos ressources, nous en changerions… – alors pourquoi devrions nous le supporter d’un OS avant qu’il soit léger… autrement dit, pourquoi tous les OS ne sont il pas légers par nature ?

Réponse : Il faut penser générique vs dédié, en un mot pour être léger (peu consommer et aller vite), l’OS doit être DEDIE à la plateforme matérielle dont il a la charge.
L’idée fera sourire, puisqu’elle date de la nuit des temps informatiques, c’est même l’idée de base des OS propriétaires.
Une plateforme matérielle donnée, un système d’exploitation qui lui est totalement dédié, pour et sur laquelle il a été testé et débuggé… pardon déverminé.
Il n’y aujourd’hui qu’un seul grand nom « commercial » qui fonctionne de la sorte : Apple.

Apple fournit un système totalement certifié pour un ensemble matériel qui l’accompagne et des périphériques Apple qui lui sont dévolus.

Le reste des communs des mortels (n’ayant pas les sous pour s’acheter ce sublime matériel… j’aime les machines Apple) peut néanmoins arriver au même résultat en créant soit même un système d’exploitation totalement optimisé à l’octet prêt pour son matériel… grâce à Linux… en recompilant ce dernier (le code source est public comme chacun le sait) afin de le faire coller au mieux à son matériel, en éliminant toutes les lignes de codes qui ne lui sont pas destinées.
On peut difficilement imaginer meilleure optimisation (je l’ai maintes fois fait, si vous désirez un coup de main faites moi signe).

Les OS Microsoft sont ils dédiés ? Non, ils ont la lourde charge d’être compatibles avec toute une gamme de processeurs, et une quantité infinie de périphériques… ils ne sont pas optimisés pour votre plateforme mais conçus pour tourner sur un grand nombre (exception faite des versions dédiées pour Itanium).

Résumons : Un OS léger est donc un OS dédié à une plateforme matérielle. Il est optimisé pour cette dernière, il va très vite pour la démarrer et la gérer sans consommer inutilement de ressources pour le faire, mais au contraire en les préservant afin de les mettre à disposition des applications.

Conclusion : Les OS légers ne SONT EN RIEN RESERVES AUX NETBOOKS ! On peut avoir un OS léger pour une super plateforme quadri-cœurs (rien que d’y penser ça fait frémir de plaisir non ?), comme pour son vieux K6 qui prend la poussière à la cave (cela vous donne des idées ?).

Pourquoi a-t-on alors attendu l’avènement du net book pour parler des OS légers ?

Tout simplement parce que dans l’architecture matérielle d’un net book, le moindre centime dépensé afin de trouver le juste équilibre entre performances et prix du dit matériel compte … d’où l’idée de ne pas compromettre la puissance limitée de cette base matérielle en lui demandant d’exécuter un OS générique qui la ralentirait, en limiterait les champs d’applications… On est donc revenue au bon vieux principe du sur-mesure, de l’OS léger.

Et Internet là dedans ?
Pourquoi je ne parle pas d’Internet, d’applications Web qui se synchronisent ou pas ? Parce que là on rentre dans le business model, le modèle économique… Sachant qu’un service gratuit ne l’est jamais vraiment (on en veut à vos données, ou à votre argent, ou les deux…).

Pourquoi cela fait il partie du modèle économique ?

Voyons ! ne faites pas les innocents… et résumons en une phrase l’approche des deux ennemis jurés Microsoft et Google : Vous avez le choix entre tout faire sur votre PC en payant des licences, et tout faire sur le web en ne payant rien du tout (mais vous confiez vos données),  et pour que vous n’ayez rien à payer du tout…il vous faudra aussi un OS gratuit… que devra fournir Google comme alternative à son concurrent.

Suis-je en train de dire qu’il n’y ait que deux types d’OS légers, poussés par ces deux géants ?
Pas du tout, jugez plutôt !

Les trois familles d’OS légers

Bonne, très bonne nouvelle pour nous consommateurs que nous soyons individus ou entreprises, le choix des OS légers est vaste. Il se découpe en trois grandes familles chacune poussant son pion en fonction de son modèle économique, de ses intérêts, de son concept. Quel que soit votre choix final, assurez vous bien de choisir des applications qui ne vous aliènent pas à l’OS en question, comme nous l’avons vue dans l’article (toujours le même) : « Être indépendant de tout OS »

  1. Famille des OS génériques, revues à la diète afin de pouvoir tourner au mieux sur un matériel moins puissant que leurs grands frères (pour le moment). On trouvera au sein de cette famille toutes les déclinaisons de … Windows (quel suspens !).
    Comment ? Vous ne saviez pas que le géant de Redmond s’intéressait à cette approche…
    Comment laisserait il passer une occasion de ne pas vous garder au sein de ses applications, tournant sur ses OS, ou vous produirez des données dont l’exportation difficile vous empêchera de migrer afin de continuer à les exploiter ?
    Microsoft a de grands projets en la matière, leurs noms sont Midori et son copain Singularity.
    Même si je vous engage à cliquer pour quitter (temporairement …revenez) la lecture de ce billet, vous resterez comme moi sur votre faim.
    Nous manquons cruellement d’informations sur l’ensemble, mais soyez certain qu’en même temps que l’offre Azure vous avez là le triptyque classique : OS, applications clientes en mode Web, et applications serveurs Web.
    Cela pourrait faire pâlir un DSI qui a récemment payer au prix fort les licences de son parc (serveurs et machines de bureau), le renouveau de Microsoft passera par là… avec un PLUS ENORME: on garde les mêmes applications si chères à l’éditeur, si bien connues par ses intégrateurs, si parfaitement maitrisées par ses clients.

    Comment positionner ça sans ralentir les ventes des licences des OS génériques existants que sont XP, Vista, et Seven ?
    Facile, en ce qui les concerne, leur « portage » sur une plateforme moins puissante que votre PC de bureau se fera en les BRIDANT. Soit en termes de ressources matérielles gérées – Comme c’est le cas pour les XP sur Net book…

    A votre avis pourquoi ont-ils tous 160 go de disque et un processeur à moins de 2 Ghz ?
    Parce que par contrat les fabricants de matériel ont accepté de limiter les spécifications de leur plateforme afin de vous offrir au moindre cout leur XP familial inclus dans la facture finale (c’est de bonne guerre) – soit en termes d’applications que vous pourrez lancer comme ce sera le cas de Seven.

    Pas fous, nos camarades de Redmond, en entreprise bien gérée, ils nous forceront à repartir sur des machines bien plus puissantes et plus chères si l’on souhaite plus de stockage, de taille d’écran ou d’applications tournant simultanément.

    En effet, si l’on prenait l’habitude de tout pouvoir faire sur une machine de moins de 400 euros, comment garderaient-ils le contrôle de leur écosystème poussant de nouvelles fonctionnalités pour les versions à venir de leur OS générique ?
    Et si ils perdent le contrôle de la future machine minimum capable de supporter Seven et ses successeurs ils perdent le support des fabricants de machines qui arrêteront de pousser les licences…
    Bref ils perdraient beaucoup d’argent.

    Le luxe de pouvoir se dire, je démarre ma machine, elle reconnaît mes périphériques, je travaille dans un environnement connu en mettant à jour automatiquement les corrections de bugs et tout le toutim, sans rien avoir à gérer est à ce prix…

    Maintenant est ce que pour autant un Net book qui démarre en 50 secondes est acceptable ?
    A vous de vous poser la question, en fonction de vos besoins, et de votre budget…
    Seven a totalement été optimisé pour un démarrage rapide, l’avenir nous dira si cela se révèle vrai.

    L’autre alternative face à ces OS qui n’ont de léger que le nom, c’est de les maintenir en veille ou en hibernation, avec une bonne batterie six cellules vous aurez de très bons résultats sans rien changer à vos habitudes, et pour être honnête ceci à aussi son prix…Encore une fois Microsoft n’est pas le diable, mais une entreprise commerciale qui doit payer ses développements et être rentable.

    Comme nous l’avons dit Apple pratique par nature un « enfermement » de ses clients dans le couple machine + os, et ils ont aussi bridé la version Mac OS X qui tourne sur les Iphones.
    Si demain ils nous refont le coup en sortant un superbe Net book à moins de 700 euros, personne n’y trouverait rien à dire…non ?

  2. Famille des OS basée sur Linux.Pourquoi lui ?
    Pour deux raisons majeures et totalement incontournables :Primo : Son code est ouvert à tous, il est stable, et tant que l’on ne pratique pas au sein de ce dernier des modifications  qui permettent de gagner de l’argent, on n’a rien à reverser. Cela fait donc de lui un bon candidat pour monter un OS léger à partir de rien sans être contraint de tout réinventer.

    Secundo : Il est totalement optimisable pour une plateforme donné (nous l’avons dit plus haut).
    Cela fait donc de lui un excellent candidat pour équiper à coût nul sur la facture du client final la plateforme en question.

    Dans ces conditions qu’est ce qui différencie une solution d’une autre ?
    1 – L’interface graphique pré paramétrée
    2 – Le dépôt de logiciels accessibles recensant les applications elles aussi optimisées
    3 – La gestion de la batterie
    4 – Les fonctionnalités en plus que l’on greffe sur le code commun (sans le modifier).

    Les meilleurs exemples pour cette famille d’OS légers sont:
    JoliCloud : Un Os léger avec des fonctions sociales.
    gOS : Un OS léger avec une interface orientée Google (si, si, et c’est même assez sympa).
    Ulteo : Une spin-off de Mandriva, et son bureau virtuel accessible en un temps record.
    iCloud : Un Os hébergé sur un serveur Ubuntu (à essayer… vraiment).
    Glide Os : Encore un Web OS, mais totalement multiplateformes avec des fonctions de synchronisation accessibles depuis tous les terminaux (Assistants numériques compris… j’adore).

  3. Famille des OS INNOVANTS.Oui nous allons parler de Google Chrome OS… tout le monde n’attendait que ça… tadaaaaaaaaaa !
    Comme pour la précédente famille (basée sur Linux) Chrome OS démarrera depuis un noyau linux (optimisé pour la plateforme hôte… et oui il existera certainement autant de versions que de plateformes).
    Oui il sera gratuit.
    Oui il sera ouvert à toute la communauté OpenSource (afin de faire des adeptes et de permettre de créer la « killer application », l’application phare).Son énorme innovation viendra sans nul doute du fait que le gestionnaire de processus, ainsi que le gestionnaire de fenêtres, ainsi que le gestionnaire de tâches…etc… seront confiés à un Web Browser, un butineur Web, le Google Chrome Browser.

    Pour mémoire ce dernier offre déjà un gestionnaire de tâches, et je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler l’ensemble des applications bureautiques disponibles au travers de la galaxie Google.
    Ces dernières sont synchronisables hors ligne uniquement sous Windows aujourd’hui… demain elles le seront aussi sous Linux au travers de Chrome OS.

    Maintenant j’attends la question: Oui mais comment faire cohabiter, interfacer, communiquer toutes les applications Linux natives avec le Google Chrome Browser ?

    La réponse tient en un seul mot : NaCl

    Ce projet, lui aussi OpenSource, poussé par Google, porte le même nom que la référence chimique à du… sel.
    Personnellement j’ai trouvé ça très fin de la part de Google, et je me rappelle avoir vraiment beaucoup ri…
    Surtout quand on se rappelle que le propre du sel c’est de se dissoudre… disparaitre en étant toujours présent.

    NaCl spécifie les interfaces disponibles entre le Google Chrome browser et les applications natives.
    Autrement dit la façon de communiquer et de synchroniser avec par exemple un sniffer réseau, une procédure de sauvegarde sur CD/DVD etc.,  mais aussi et par-dessus TOUT, NaCl RESOUD le problème MAJEUR  des applications WEB-Clients, en leur permettant d’accéder à un RESULTAT DE CALCUL INTENSIF fait en local !!!

    De plus simplement en ajoutant ce niveau d’abstraction qu’est NaCl, Google permet à toute application tournant au sein du browser Chrome – et donc par nature multiplateformes puisque indépendantes du système d’exploitation – de se synchroniser avec des applications qui sont toutes recompilables sur un noyau lui-même recompilable (recompiler implique de pouvoir refaire un exécutable) sur toutes les plateformes existantes… c’est l’un des atouts majeurs de Linux et de cette approche : Une totale indépendance vis-à-vis du matériel pour un seul et même code !

    Clairement ici cette portabilité, est poussée à son paroxysme au travers de
    Chrome OS+ NaCl + Chrome Brower + Linux.
    En tant qu’ingénieur cela me donne la chair de poule, car nous touchons du doigt  le saint graal de la portabilité et de l’indépendance vis-à-vis de la plateforme OS+ Matériel.

Permettez moi de le souligner, l’approche est  applicable à un ordinateur de bureau ultra performant, à un supercalculateur, ou encore un Net book… et pourtant nous parlons d’OS légers.

Je ne sais pas si l’offre Chrome OS connaîtra le succès, mais de toutes les approches que j’ai vues, c’est clairement la plus innovante, et elle mérite d’être à elle seule, rangée dans une famille qui lui est propre, en attendant la prochaine innovation majeure à venir… qui j’espère sera proche.

Le pourquoi de la guerre des OS légers

Nous venons de le voir, les OS légers ont mis à jour une guerre sans merci.

On se bat pour garder le contrôle d’un écosystème, pour en créer un autre et prendre le leadership, on se bat pour l’argent… et comme on ne peut en inventer, on se bat pour le prendre à ceux qui en gagnent, afin d’en gagner soi-même plus. L’économie de marché… et comme à chaque fois dans ce cas de figure, le gagnant ne peut être que vous et moi.

A la question « je suis une entreprise, et moi je fais quoi ? » j’ai deux propositions à vous faire :

  1. Réfléchissez à vos besoins et investissez en conséquence (pourquoi acheter telle licence, pour faire quoi ? Quelles sont mes alternatives? …)
  2. Si vous avez des doutes ou des questions… contactez-moi, je me ferai un plaisir de vous aider en fonction de votre contexte et vos contraintes.

Voila vous savez tout, ou presque.
Vous passez trop de temps devant votre écran…

;-)

Au plaisir de vous lire.
Christophe Carvounas


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