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Chiens méchants

Publié le 17 octobre 2007 par Christine Didier
Le chien n’est plus le meilleur ami de l’homme. On vient de s’apercevoir que les chiens ça peut mordre et tuer surtout des enfants. Du coup, branle-bas de combat, notre ministre de l’Intérieur nous pond rapidement une nouvelle loi, qui sera encore plus compliquée à appliquer que la précédente datant de 1999 et qui ne résoudra sans doute pas grand chose de plus. Parce qu’elle ne s’attaque pas au vrai problème : l’irresponsabilité, le manque de bon sens des gens et les trafics en tout genres. Mais comment lutter contre ces fléaux.

Les premiers dégâts de la médiatisation des accidents survenus avec les chiens ne se sont pas fait attendre. Les refuges SPA ont dû faire face à une vague d’abandons et ce n’est certainement pas fini. Avec l’instauration du permis d’aptitude, des attestations devant être délivrées par les vétérinaires, la possession d’un chien risque d’entraîner des frais financiers supplémentaires que tous ne seront pas prêts à assumer. Tout dépendra de la raison pour laquelle on souhaite avoir un chien. Lorsqu’on lit des faits divers comme celui-ci (Midi Libre Montpellier du 16 octobre 2007), on ne peut qu’être atterré devant tant de bêtise. Comme le dit Bernard Béziat, du chenil de Millau,  « ce ne sont pas les chiens qui sont dangereux mais les maîtres. Vous pouvez dresser un caniche à l'attaque. » Les comportementalistes ont le même discours ( Lire cet article)

L’ennui c’est que c’est toujours le chien qui trinque en cas de problème, placement en refuge, euthanasie... L'animal est devenu un produit de consommation comme les autres. Quand il ne convient plus, on s’en débarrasse. Et aucune loi n’arrivera à changer cette mentalité exécrable qui conduit à tous les excès et tous les trafics. L'importation illégale de chiots en provenance d'Europe de l'Est, sevrés trop tôt et maltraités, génèrent des animaux aux comportements troublés, rendus potentiellement dangereux. Traité comme une marchandise, le chien devient fou, résume Brigitte Piquet Pellorce, responsable de la cellule anti-trafic de la SPA. Au cours de son enquête en Slovaquie, elle a découvert des immenses usines à chiots. Un éleveur lui a expliqué que l'avantage des chiots sur les femmes c'est qu'ils ne parlent pas et qu'ils rapportent davantage que la drogue. La SPA réclame aujourd'hui une traçabilité obligatoire dans tous les lieux de vente et l'interdiction des petites annonces pour vendre du vivant. C’est le minimum mais qui sera difficile à obtenir.
Ce non respect du vivant m’écoeure au plus haut point mais dans un monde matérialiste et utilitariste comme le notre où seul entre en ligne de compte le profit que l’humain peut retirer pour lui-même, est-ce si étonnant ? Heureusement il existe des propriétaires responsables, respectueux de leurs animaux et de leurs besoins. Puissent-ils servir d'exemple.


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