Combien de monstres l’homme d’à présent expédie-t-il dans son écrire ? Combien délègue-t-il de peurs et d’envies dans le maquis de ses romans ? Comment organise-t-il sa survie dans ces personnages qu’il dépêche au traitement de ses propres préoccupations et par la mise en mots desquelles il parvient parfois à se connaître un peu ?
Toute écriture est nécessité presque organique de clarifier en lui un indicible chaos, un mal-être qui réclame une voie d’équilibre et que lui tente d’inventer dans quelques pages organisées, toujours nécessaires, toujours ratées, et qui toujours l’apaisent faussement.
Patrick Chamoiseau, A bout d’enfance (Une enfance créole III), Folio, page 79.