Après le coup de la carafe, un second indice pour reconnaître un Français et ce sans même avoir besoin d’aller au restaurant et de boire de l’eau : parler de vous. Si au bout d’un quart d’heure votre interlocuteur vous a demandé ce que vous aviez fait comme études, pas de doute, c’est un Français.
Tous mes compatriotes veulent savoir ce que leurs voisins ont comme diplôme. Une nation entière de DRH. Evidemment, c’est au travail que le phénomène atteint son paroxysme, alors que, mis à part pour les débutants, il doit y avoir de meilleurs moyens de mesurer les qualités intrinsèques d’un collaborateur qu’un concours réussi à 20 ans. Surtout quand le gars en question en a 40. Mais c’est comme ça, le gars qui en a bavé pour devenir chef a envie de savoir si vous aussi vous en avez bien bavé, ou si c’est juste le talent qui vous a amené là. Comme s’il vous venait à l’esprit de demander à Jimi Hendrix son relevé de notes du conservatoire, ou à Picasso son diplôme national d'arts plastiques.
Ici, on s’en contrefiche. Vous pouvez toujours faire Polytechnique et l’ENA, vous n’aurez pas la place du Grand Duc. Comme, en plus, tout le monde part aux 4 coins de l’Europe - voire du monde - pour étudier, il est difficile de faire un classement de valeurs (ainsi, à en croire ce palmarès, Polytechnique est derrière l’université de Grenoble). Et surtout, il y a bien d’autres moyens de se faire une idée précise de la valeur de quelqu’un : l’endroit où il habite, la langue qu’il parle et, avant toute chose, la taille de ses jantes alu...