Quelques Maigremont sont allés tâter du raisin et le sécateur le week end dernier dans le Haut-Médoc, chez Patrick Grisard et son Château Cornélie. Sur un coup de tête et en 2 heures, nous nous sommes décidés et organisés pour allez donner un coup de main à Patrick...
Nous étions donc venus pour ça
Pour le couper, haut et court et aussi pour lui
L'affaire commence ICI. L'idée d'une aide, disons manuelle, était prévue par quelques haut-normands. Descendre et faire 1500 kms dans le week-end ne nous a même pas ralenti, puisque pour les 4 vikings que nous sommes, il s'agissait de nos premières vendanges. Par conséquent, c'était joindre l'utile à l'agréable. La fine équipe était composée de :
Eric
David
Fred, du blog "un Verre à la Main"
et Gildas
Nous partons juste après le travail. A noter que comme le Paris-Dakar, l'équipe jouit d'une assistance technique et morale basée en Normandie (Vougeot) qui s'avèrera sans faille. Les SMS d'encouragement vont bon train pour nous épauler dans cette dure épreuve. Amen
Premier arrêt sur l'autoroute. Bourgogne 2005 Taupes Maison Dieu de Chantal Lescure pour faire glisser le pâté maison (sauf le chauffeur of course), les gens nous regardent bizarement, mais le week end commence bien.
Tout le monde ne se connaît pas, mais les barrières sont rapidement brisées, d'autant que Fred est en très GRANDE forme.
Arrivée chez Patrick à 0h30. Il faut monter le campement pour les durs mais amateurs de camping.
Petit casse-croute en règle accompagné de Sénéjac 1998 et d'un Brane-Cantenac 1999, puis dodo.
Nous devions profiter de dame nature, sous la toile, sous le voile céleste, mais c'était sans compter 2 coqs au réveil plutôt matinal (5 heures du matin), qui avaient décidé de jouer au tennis en se renvoyant leur cocorico toutes les 15 secondes. « La vie de ma mère » que les gallinacés devaient terminer au four avant dimanche, la peau bien dorée, mais on a eu pitié de leur poules.
Frais et dispo, nous partons pour une première parcelle de Merlot, dont les ceps ont été plantés en 1956. Dernières consignes de Patrick et c'est à nous de jouer. L'équipe de vendangeurs est présente, l'humeur est déjà festive, guillerette et le « raisin rose » comme dit le chef, il n'en veut pas. Du coup, ça vole... sur les autres.
Les cagettes ne se remplissent pas vite, c'est dur. Mais le raisin se goûte déjà fort bien et les efforts sont récompensés et semblent moins douloureux.
Nous sommes rejoints par pas mal de participants au forum LPV et certains même sont blogueurs. Tout le monde met la main à la pâte
Déchargement des cagettes depuis le fourgon de Patrick.
L'immense chaîne de soutient qui a émergé il y a près d'une semaine sur les forums et internet suite aux problèmes du Château Cornélie, se transforme en non virtuel ici même : Gildas, Philippe Rapiteau (blog de la Pipette), Eric B (Boiremanger), Fred (Un Verre à la Main) et Christian. Manque sur la photo Alain de Winemega
Le raisin arrive sur la table de tri. Quelques vendangeuses viennent prêter main forte : il s'agit de ne plus trouver un seul grain rose, qui je vous le rappelle doit terminer obligatoirement sa course sur le tee-shirt du voisin, voir sa trogne.
Les grappes de raisin sont acheminées par une girafe vers l'égrappoire.
Les raffles sont séparées des baies qui tombent dans un bac adapté par Patrick : une grille au fond permet de récupérer le jus qui sera réinjecté dans la cuve de 50 hectolitres (5000 litres)
Ce bac nouvellement modifié lui permet de travailler par gravité et de mettre au placard sa pompe de transfert. Le gain de temps est indéniable, tant pour les manipulations que pour le nettoyage !
Prise de densité du premier jus 2009 : 1090, ça s'annonce comme prévu
Il a déjà une belle couleur et à un goût de cassis prononcé.
Nettoyage du matériel et désinfection : 2 heures de boulot encore, pour la plus grande confiance du futur consommateur du millésime 2009...
Le soir, on se retrouve tous autour de la table. Les grillades au feu de douelles de barriques et de sarment de vigne apportent un goût authentique et subtil à la viande.
Les bouteilles sont elles aussi de sortie : Champagne de Venoge 1990 (très beau, insolent de jeunesse, pour la table), Riesling 2007 de Gérard Schueller (pas en forme), Sauternes 2001 lot d'Yquem vendu à Johannes Boubée (un mot : magnifique... pour le prix), Montrose 2001 sublime... Ca chambre, ça rigole encore, mais tout le monde est crevé
La photo officielle du week end, c'est celle-ci
Stéphanois, suisse, girondins, normands...
Gros dodo, ça ronfle de partout, mais le réveil est plus précoce pour les normands que pour notre hôte : vous vous souvenez des 2 coqs ? La vengeance est un plat... qui se mange froid. Etrangement, une belle rousse s'est perdue dans la chambre de Patrick, qui avait oublié de fermer sa porte à clef. Jugez par sa tête ;-) et même celle de la poule qu'il tient dans ses mains !
Nous partons pour une autre parcelle de merlot, après un petit déjeûner d'homme... La journée ne fait que commencer, on rigole comme des gamins, et on se met au boulot rapidement. Ca tire sur les molets, le dos fait mal, mais l'équipe est joyeuse.
La vendange se termine à 13h00, calendrier biodynamique oblige. Il est déjà temps de penser au retour après un dernier repas commun. Les gorges sont un peu nouées. La rencontre tant attendue a bien eu lieu, quel week-end de folie. Patrick on t'aime, reste comme ça !!
Nous reviendrons certainement l'année prochaine