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On peut définir la confrontation de dimanche comme un duel épique entre une équipe composée d’émotifs explosifs vs la machine militaire la mieux huilée au Canada.
Avant d’entrer dans le vif footballistique du sujet, on aimerait parler un peu du contexte autour de l’affrontement de dimanche, soit la rivalité Montréal-Québec. Premièrement, mettons les choses au point, le football universitaire est un sport majeur à Qc city et sur l’échelle locale des sports, il serait automatiquement cité dans les 3 premiers avec une bonne notoriété. À Montréal, il serait surement quelque part entre le 5e et le 10e rang avec une notoriété relativement faible. Comme dirait notre professeur d'économie : l’intérêt est asynchronique. Donc, nous n’assistons pas à une reprise, à moindre échelle, du Canadien-Nordique.
Ceci dit, la rivalité entre les deux organisations, joueurs, entraineurs et partisans est très vivante et indéniable, comme on a pu le voir sur le blogue lors des derniers jours… D’ailleurs, un commentateur sur le blogue parlait d’une saine rivalité entre Qc-SMU ou Qc-Sask… et que celle opposant Qc et Mtl serait davantage « malsaine » …Le Québec - Montréal sera toujours particulier. Il doit y avoir quelque chose d’une relation love-hate sur laquelle cette rivalité tangue et qui exulte dans le sport. De plus, pour mettre un peu plus de pression dans le presto, nous sommes au 2e match d’une série aller-retour (si l’on excepte le match d’observation mutuelle à distance de la semaine dernière), c’est la première présence des bicolores dorés depuis 2 ans sur le flanc nord de la montagne, et ultimement… Le Rouge & Or va perdre un jour…
Les joueurs eux-mêmes ont un intérêt particulier pour ces affrontements… la plupart de ceux-ci ont dû faire un choix entre ces deux universités au moment du recrutement.... Plusieurs joueurs des bicolores dorés proviennent de la région métropolitaine; qu’on pense aux Groulx, Lavaud, Plessius, Surprenant, etc… Ils auront surement beaucoup de membres de leurs familles et amis dans les gradins....bien que ce soit moins vrai dans le sens inverse. Qu’on pense aux commentaires de ralliement des partisans que Marc-O a faits à la suite du dernier match, on ne croit pas qu’il nous en aurait parlé si l’on jouait contre Sherby…
Or, ces jours-ci, la question que l’on se fait poser partout, de notre podologue à notre numérologue, à tout moment de la journée, sauf au déjeuner (on déjeune à la maison) : Est-ce que les Carabins de l’UdM peuvent vaincre le Rouge & Or de l’Université Laval?
Nous croyons que c’est faisable, mais sous certaines conditions :
Globalement la défensive ne peut accorder plus de 20-25 points si on veut se garder une chance de l’emporter. Lors des 3 derniers affrontements, on a accordé respectivement : 30, 32 et 17 points (le dernier résultat, le R & O sans S. Lévesque au match inaugural de 2008).
Parlant de Sébastien Lévesque, il va bien nous échapper une fois ou deux, mais il ne doit pas gambader jusqu’au bout. Il faut également couper les premiers jeux où il fait 7-8 verges à répétition…
Il faut que le QB Benoit Groulx « entende des pas » on ne peut le laisser dans sa zone de confort, sinon le Hec Creighton va nous découper en morceau avec ses passes et son timing. Il faut le presser et idéalement le « sacquer » tôt dans le match. Inévitablement, avec son épaule endolorie, le sac (du quart, pas de glace) doit être plus douloureux… Si l’objectif de tenir l’attaque en échec se réalise, on ne serait pas surpris de voir César apparaître en 2e demie. Il faut dire qu’au moment où l’on écrit ce texte, la présence de Groulx comme quart partant semble de plus en plus douteuse. César a toujours eu du succès contre nous. On imagine qu’il faut attaquer sa confiance (plus facile à dire qu’à faire). Le rendre insécure, le forcer à passer sur une jambe, etc…
On s’attend à un nouveau jeu offensif qui sortira du sac à surprise de Justin Éthier - À chaque affrontement Qc city-Mtl il le fait, et son foutu jeu réussi à tous les coups. À Québec, c’était le jeu à contre-courant avec le receveur Victor Tremblay qui passait ramasser le ballon dans le champ arrière.
En ce qui concerne l’attaque, il ne fait pas de doute dans notre esprit que coach Santerre a haussé son % de passes-courses tentées à 54 % (le plus haut % et de loin cette année) lors du dernier match pour envoyer un message à son homologue à polo rouge lui indiquant qu’il ne pourra simplement bloquer la boîte cette fois-ci… et la meilleure performance de passeur de Marc-O Brouillette cette saison l’a certainement aidé à établir son point.
Même nous, des exégètes des Carabins, ne savons pas trop à quoi nous en tenir sur le choix de jeu des Bleus… et compte tenu de l’étanchéité terrestre reconnue des Bicolores Dorés, nous approuverions une moyenne d’autour de 55% de passes/jeux tentés. D’un autre côté, coach Santerre clame, depuis le camp d’entrainement, qu’il va courir (pas lui personnellement là) cette année.
Pour espérer marquer plus de 20-25 points contre le rideau étanche adverse (on rappelle qu’ils n’ont accordé que 60 points à leurs opposants en 2008 et qu’ils poursuivent sur la même voie jusqu'à maintenant cette année), on croit que coachs Santerre & Gregory doivent tenir leurs opposants sur les dents… peut-être avec des Wildcats, des jeux qu’ils n’ont jamais vu ou même des tricks plays – pourquoi pas, pas beaucoup d’opposants en essaient contre The Big Red & Gold Machine… et simplement voir coach Constantin en perdre son sang-froid est un plaisir en soi… On a vu à Qc city, combien lorsque confronté à l’imprévu, les bicolores dorés perdent leur contenance...
Un aspect que l’on trouve ironique c’est que les forces et les faiblesses de chacune des équipes tendent à s’inverser, et ce, autant en attaque qu’en défense… En effet, de façon générale, les Bleus sont plus forts sur les lignes, mais en allant en diminuant à la tertiaire et chez leurs receveurs. Les lignes secondaires s’équivalent.
Pour la première fois cette année, on prêtera attention au roster des opposants pour savoir quel excellent receveur n’aura pu réussir à se placer une fesse sur la chaise musicale hebdomadaire. Nous regarderons également pour savoir si Christian Houle (cheville) est de retour dans l’alignement. Notons que Christian est un joueur un peu effacé, mais qui ne rate jamais ses plaqués et consitue un atout important sur les unités spéciales.
On sait que ce match risque fortement d’être un avant-goût la Coupe Dunsmore… qui se tiendra au domicile du meneur au classement de la LFUQ à la fin de la saison régulière. Si deux équipes finissent avec la même fiche, et qu’on ne peut trancher sur le résultat de leur(s) affrontement(s) dans la saison régulière, c’est le différentiel des points lors de leurs affrontements qui établira le gagnant. Les bicolores dorés ont donc 22 points en main. Selon toute logique, nous ne les reverrons pas à Montréal...
Au cas où vous l’ignoreriez, il y a d’autres matches à l’affiche ce week-end :
Le match télédiffusé à la télé d’état ce week-end: Le Shrine Bowl (une partie des profits sont destinés à l’hôpital Shriners): Sherby vs ConU, c’est quand même ironique lorsqu’on sait que ce match s’avérait palpitant lors de la parution du calendrier des matches télédiffusés, aujourd’hui il a une tout autre signification. Lors du premier affrontement entre les deux équipes, les Renards Verdâtres l’ont emporté à domicile. Avec le match se déroulant à Concordia Stadium, cela pose une incertitude… Sauf qu’on ne voit pas comment Concordia (avec Maurice Forbes fini pour la saison) pourrait stopper la machine à engranger des verges s’appelant Pascal Fils. Et de la même façon, les Piqueurs n’ayant pas d’offensive terrestre, il devient plus facile pour les renardois de se concentrer sur le jeu aérien et de limiter les longs gains et de capitaliser sur la faiblesse du passeur le plus intercepté (et de loin) de la LFUQ. Donc à moins d’un retournement de situation imprévu, et compte tenu que le moral des Piqueurs doit se trouver très bas, le Vert va prédominer.
Dans leur duel précédent, dans une comédie d’erreur à Percival-Molson, les Mauves de Bishop’s l’avaient emporté dans un match serré au compte de 25-20. L’aspect intriguant dans cet affrontement à venir est l’état d’esprit de chaque équipe. Les Hommes en rouge reviennent d’un voyage fructueux dans les Maritimes après l’avoir emporté décisivement contre l’équipe la plus faible des conférences Québec et Maritime, soit les Mounties de Mt. Allison. De leur côté, les Mauves reviennent d’une 2e dégelée face aux bicolores dorés, match où ils ont servi de Washington Generals face à l’armée rouge du général Constantin. Les Mauves ont tout simplement été incapables d’arrêter un tant soit peu Sébastien Lévesque, comment feront-ils pour stopper Andrew Hamilton? D’un autre côté, ils sont à domicile, et s’ils désirent glisser vers une qualification dans les éliminatoires, ils se doivent de gagner ce match à domicile...
Photo symbolique de Dom Bernier, le tête @ tête entre Jean-Philippe Gilbert (R & O) & #53 Stéphane Turner, le pharmacien (Carbs)