Ma première rencontre avec des courges… enfin avec les rondes qui poussent dans la terre et se mangent, date d'un bon moment. A cette époque ma connaissance des cucurbitacées se résumait à savoir que Charlie Brown attendait chaque année une certaine grande citrouille dans un carré de… justement de citrouilles, et tout ça sous les moqueries des autres enfants de la bande. En ces temps éloignés, on m'aurait dit que ces choses dans lesquelles les américains découpent des photophores pour Halloween se mangeaient, et bien j'aurais passé un bon moment de rigolade ! Manger de la citrouille ! ça se mange pas les porte-bougies que j'aurais dit, et pourquoi pas du requin ou de la méduse pendant que tu y es, hein !
Et puis un jour nous sommes partis avec Marie et mon beau père au pays des citrouilles, visiter un marché consacré aux légumes oubliés et donc particulièrement aux belles côtelées, et là bien de mes certitudes ont vacillé face à la cruelle réalité.
Déjà quand nous sommes arrivés je me suis demandé si quelqu'un n'avait pas glissé une quelconque substance hallucinogène dans mon café et si d'un coup un lapin sautillant n'allait pas me demander l'heure et que j'allais finir en buvant le thé dans une maison de poupées… Pour moi la citrouille était orange ou n'était pas, et là je me tenais devant une géante… bleue ! et à côté il y en avait d'autres de toutes les couleurs, et des vertes, des noires et des mauves...
Et alors que je m'interrogeais sur la relativité des choses, une espèce de trolls barbu, amusé par mes yeux exorbités est apparu. Quand il a sorti sa machette géante et s'est jeté… je me voyais déjà fendu de haut en bas… sur la citrouille et l'a coupée en deux d'un seul coup ! Et là elle est apparu toute orange du dedans ! Bleue dehors, orange dedans, et élevée par des trolls barbus et sympathiques, l'urbain que j'étais alors était déjà aux limites du supportable.
C'est alors que mon beau père est arrivé lui aussi goguenard et m'a porté le coup de grâce, à croire que mes questionnements et mes inquiétudes de citadin devaient mettre en joie tout ce qui touchait de près ou de loin le monde de la citrouille, mon beau père est donc venu nous proposer de manger une bonne soupe de… citrouille ! S'en était trop l'urbain a failli…
Et c'est ainsi qu'après que l'on m'a retrouvé enfermé dans des toilettes où il n'y avait même pas d'eau, tremblant, apeuré et répétant sans fin pas sousoupe de porte-bougie… pas sousoupe… et qu'on m'a pratiquement porté jusqu'à la table, j'ai mangé ma première soupe de courge, dont finalement je garde un souvenir assez ému.
Du coup, quand Marie-Laure m'a proposé d'être un des jurys de son petit jeu consacré aux courges : Complètement courges !cette première soupe m'est revenue à l'esprit et qui m'a donné envie de celle que j'ai finalement réalisée...
Et vous, au fait quelle est votre petite madeleine à la courge ? En tout cas n'hésitez pas à participer jusqu'au 8 novembre en plus il y a de très jolis lots à gagner !
Courge en soupe à la tomates et aux graines de soja craquantes
Ingrédients : 750g de potiron – 1belle tomate bien mûre – 1oignon – 1gousse d'ail – ½ càc de graines de fenouil – ½ càc de curry en poudre – 1càc de sucre en poudre – des graines de soja grillées – huile d'olive – 30cl de bouillon de volaille - sel et poivre
Coupez les potirons en cubes d'environ 2cm de côté. Pelez, épépinez puis hachez la tomate. Pelez puis coupez en quartier l'oignon.
Mettez le potiron, l'ail et l'oignon sur une plaque de four couverte de papier sulfurisé, arrosez d'un filet d'huile d'olive puis saupoudrer avec le fenouil et le curry, salez et poivrez et enfournez dans un four préchauffé à 180° pendant environ 50minutes. Il faut alors que le potiron soit cuit et se défasse sous une fourchette.
Mélangez la tomate et le sucre, versez sur la plaque, mélangez puis écrasez grossièrement le tout au presse purée.
Prenez-en les trois quarts et passez-les au mixer, jusqu'à obtenir une soupe bien lisse.
Servez la soupe bien chaude en ajoutant au final les légumes non mixés et en répartissant sur la soupe les graines de soja légèrement écrasés.
Mais pourquoi, une ou deux nuits blanches… je me demande si j'ai encore l'âge… est-ce que je raconte ça…