Ami lecteur tu connais la passion française pour l’égalité, voir, parfois même, pour l’égalitarisme. Notre soif d’égalité, jamais étanchée, fonde l’idéologie de notre état touche à tout, tout le temps, en toute situation. L’actualité nous offre une nouvelle opportunité de mesurer l’ampleur de notre passion. Le Figaro.fr publiait hier les résultats d’une étude portant sur la diversité sexuelle dans les entreprises. Pas de surprise, les femmes sont discriminées, ce sont les chiffres qui le disent… Bla, bla bla, Tu connais la musique aussi bien que moi…
Face à ce constat, 55% des diplômées des prestigieuses écoles françaises se disent en accord avec la mise en place de quotas de femmes dans les conseils d’administrations et tout autre lieu de décision trustés par des armées d’hommes à moustaches. En d’autres termes, il pourrait bientôt être demandé aux entreprises de justifier de 20%, 30% ou même (soyons fou) 50% de femmes aux postes stratégiques de décisions…
Sur la forme du sujet d’abord, j’ai du mal à comprendre un tel sondage. Le résultat est couru d’avance. Difficile de croire qu’une population discrimée souhaite plus que tout continuer à l’être… mais bon passons. Sur le fond, j’ai du mal à me faire à l’idée qu’il existe effectivement un si grand passif subie par les femmes dans les entreprises. Personnellement, je n’ai jamais eu à faire face – de près ou de loin – au phénomène de plafond de verre ou quoi que ce soir d’autres. Il faut dire que je ne suis pas une femme. Ca aide. Quand bien même, autour de moi, la gente féminine s’est toujours parfaitement bien portée. Très bien représentée, parfois même trop pour mes petites oreilles…
Cependant les chiffres sont là pour en attester, d’autres pays font mieux que nous en la matière. L’honnêteté oblige à dire qu’il y a pire, aussi.
Partant de ce constat soyons clair, je ne suis pas opposé à toute mesure encourageant l’arrivée de femmes a des postes décisionnels. Les CV aveugles sont par exemple une idée à creuser (avec le bémol du glissement de la sélection à la lecture du CV vers l’entretien). Bref, je crois en la richesse des points de vue, en l’apport de la diversité des vécus et des profils, particulièrement dans les entreprises. Mais je dois avouer un mal être lorsqu’il s’agit de parler de quotas.
D’abord le principe de quotas implique ici qu’il y ait une offre suffisante de femmes sur le marché du travail à compétences, expériences et diplômes égaux de ceux de leurs compères masculins. Faire monter des nul(le)s aux postes stratégiques des entreprises uniquement pour faire plaisir aux féministes, cela ne me plait guère. A noter que cette réflexion fonctionne aussi pour les hommes. Faire monter un homme parce qu’il est un homme est tout aussi stupide.
De plus les quotas, au contraire de jouer un rôle de piston, ont plus tendance, selon moi, à pointer une population spécifique du doigt en lui attribuant un statut particulier zappant de facto les considérations portant sur la valeur intrinsèque de la personne concernée. (« Ah tu sais c’est la miss que le boss a fait monter pour respecter les quotas »)… je vous passe les détails.
A vrai dire, je n’ai pas trouvé de remède miracle, c’est un débat compliqué pour lequel il faut, je le crois, se détacher de toutes considérations partisanes (je pense à quelques amis blogueuses…). Tient d’ailleurs, je ne suis pas macho. J’aime bien titiller Olympe, Hypos et d’autres sur ces questions là.
Elles en pensent quoi elles, des quotas de femmes ?