5 milliards de plus ou de moins...

Publié le 01 octobre 2009 par Dominik89

L'année dernière, l'état français prêtait de grosses sommes d'argent à nos principaux établissements bancaires afin d'éviter que l'une d'elle mette la clé sous la porte. C'est ainsi que la BNP a bénéficié de 5 milliards d'euros d'argent public. Aujourd'hui, la banque rembourse cette somme avec quelques centaines de millions d'euros d'intérêt.
Formidable, me direz-vous ? Mouais, si on veut.
En fait, l'état a prêté en achetant pour 5 milliards d'actions, mais des actions assez particulières. Primo, elles ne lui donnaient aucun pouvoir décisionnaire dans le conseil d'administration, ce qui était pour le moins bizarre. En Angleterre ou aux USA, les prises de participation s'étaient naturellement accompagnées de prise de pouvoir. Pire encore, l'état qui a acheté ses actions au pire moment de la crise (et donc au moment où elles étaient le plus bas) s'était engagé à les revendre à leur prix d'achat. Dans le cas de BNP, elles valaient alors 27 euros alors qu'elles sont aujourd'hui à plus de 50 ! Si le gouvernement avait choisi d'acheter des actions classiques, au lieu de quelques centaines de millions d'euros, il aurait raflé près de 5 MILLIARDS d'euros !!!
C'est d'ailleurs ce qu'a fait remarquer Didier Migaud, le rapporteur socialiste du budget. Vous me direz, il est toujours plus aisé de prédire l'avenir à posteriori, mais il y avait quelques certitudes :
- Les banques étaient au plus bas et l'aide de l'état en garantissant leur avenir les préservait de la faillite.
- La bourse allait remonter et le niveau de l'action des banques avec.
Partant de cela, on ne pouvait pas prédire que l'action de BNP allait doubler en moins d'un an, mais on était assuré qu'elle remonterait significativement.
Malgré cette évidence, le chroniqueur économique de BFM TV du matin Nicolas Doze a jeté tout son fiel sur le PS en comparant leur absence d'idée au trou de la sécurité sociale. On sait que pour être chroniqueur économique à la télévision il vaut mieux voter UMP que PS, mais là, la charge était d'autant plus gratuite qu'elle était injustifiée et même en totale contradiction avec la vérité. Tous les économistes avaient d'ailleurs critiqué cette manière d'investir dans les banques.
Je donnerai donc un petit conseil à Nicolas Doze : quand on se lève du mauvais pied, on relit son papier, ça évites les énormités. A moins que ce brave Nicolas ait voulu démontrer sa fidélité au pouvoir politique. Qu'il soit rassuré, personne n'en doutait !
Dominik