Comme assistant parlementaire d’un sénateur qui ne cumule ni avec un mandat exécutif local, ni même avec un autre mandat, je suis bien placé pour savoir que toute cette rhétorique n’est qu’un écran de fumée pour tenter de préserver des pouvoirs locaux et, accessoirement, il ne faut pas être naïf, de confortables indemnités.
Effets pervers. Pour être sur le terrain, nul besoin d’être élu local. Une permanence ouverte à toutes et à tous permet sans conteste de garder les pieds sur terre. Les sans-papiers, les chômeurs, les familles endettées, les personnes handicapées qui frappent régulièrement à la porte du bureau de Jean-Pierre Sueur évitent à coup sûr à ce dernier, si tant est que le risque existe, de se déconnecter des réalités
Un tel cumul peut même avoir des effets pervers, comme l’ont récemment montré les manœuvres du député-maire d’Orléans pour faire adopter, à l’Assemblée Nationale, un amendement cousu sur mesure pour qu’il puisse démolir tranquillement la rue des Carmes. Le cumul des pouvoir peut amener à la confusion de ceux-ci, au détriment de l’intérêt général.
En outre, la seule manière de créer des appels d’air, de renouveler le monde politique (mais c’est vrai aussi dans le monde syndical et associatif) est d’interdire le cumul des mandats, y compris dans le temps. Je suis, de ce point de vue, un farouche partisan du mandat unique limité dans le temps. A tous les niveaux.
Reste la question de l’unilatéralisme. On ne pourrait pas innover seul, sans l’UMP. Sauf à créer de graves déséquilibres. C’est l’argument qui tue. Mais heureusement que depuis plus d’un siècle, les socialistes, en hommes et femmes de progrès, n’ont pas attendu la droite pour faire avancer notre société. On attendrait toujours.