Tous les mois, Christophe Sevessand (cliquez ici pour découvrir son nouveau site) prend sa plume. Découvrez aujourd'hui la deuxième chronique du fin commentateur des épreuves de ski, de rollerski et de biathlon en France, qui sera à Vancouver en février prochain pour commenter les épreuves de biathlon des Jeux.
Endormis durant tout l'été, les paddocks du ski de fond vont bientôt éclore de dizaines de tentes multicolores. Cet hiver les traditionnelles équipes régionales risquent d'avoir de nouveaux voisins : les structures régionales senior élites posent leurs tentes à côté de celles des comités régionaux. Par un anglicisme réducteur, on les appelle « team ». Mais le mot effraie car il renvoie à une notion de partenaires privés échappant au séculaire contrôle fédéral des organismes associatifs : fédération-comité régional-club. Ce mot fait aussi ressurgir un conflit qui a figé des positions dans le microcosme d’un certain massif régional. Le « team » incite à la méfiance car pour l'instant, il est encore perçu comme en dehors du système, en dehors d'un mouvement sportif.
Au-delà du débat « pour » ou « contre », revenons aux fondamentaux. Qu'est-ce qui rend vivant le ski de fond ? Son spectacle, ses athlètes, ses partenaires, son ambiance, ... Pour que ça bouillonne dans le chaudron, il faut mélanger les ingrédients et maintenir le feu. En ce sens, le ski de fond a besoin d’initiatives (aussi audacieuses soient-elles). Le ski de fond a besoin d’émulation. Non seulement entre les coureurs mais aussi entre les structures, organisateurs, partenaires, etc. et à tous les niveaux !
Pour avoir fréquenté d’autres paddocks dans lesquels les « teams » sont légion et tradition, nous ne pouvons que constater que dans ce sport, les Français n’ont pas quitté les podiums internationaux depuis l’apparition de cette spécialité dans le milieu des années 80. Le V.T.T. a su cultiver ses "teams" même si au sein de la fédération de tutelle et de ses clubs, la gestion de ces équipes privées (dans le sens où elles n'émanent pas de clubs) n’a pas toujours été facile !
Loin de moi l’idée de donner la leçon aux fondeurs mais si le team était une composante de l’avenir de la discipline ? A l’heure où l’on parle de réduire encore les effectifs des équipes et sélections nationales n'y aurait-il pas une issue de soutien à l'élite via ces équipes hors cadre fédéral ? Si à cet instant où le fond français est le plus compétitif de toute son histoire ces teams apportaient encore plus de compétitivité à nos coureurs ? Si ces teams pouvaient permettre à des coureurs de progresser pour déboucher sur le devant de la scène par un circuit parallèle à celui des sélections nationales ? Si seulement !