En tant que geekette, quand on me parle de "papier-peint" je pense wallpaper pour le bureau Windows.
Et puis tout de suite après, la tapisserie verdâtre ornée de grandes fleurs en arabesque de chez mes grands-parents s'impose à mon esprit.
Nous avons tous des souvenirs de tapisseries un peu kitsch ou carrément moches. Pourtant, on trouve maintenant des revêtements muraux qui ont acquis de l'interactivité : ils ont été conçus pour que l'habitant joue avec. Exit le côté sacro-saint du mur qu'il ne faut pas abîmer, sur lequel il ne faut pas écrire : les designers vous encouragent à expérimenter.
Coller, peindre, écrire, aligner, chauffer, gratter, décoller, recoller....
Voici ma sélection de dix papiers-peints originaux (et a priori disponibles pour des particuliers).
Frames, conçu par Taylor and Wood (2006)
Graham et Brown proposent avec Frames un papier-peint à personnaliser. Comme son nom l'indique, il offre une multitude de cadres à colorier, à remplir de dessins ou de collages. Mais rien ne nous oblige à coller nos photos et autres souvenirs de vacances : je trouve que le motif peut aussi se suffire à lui-même.
Wallpaper Games, des 5.5 Designers (2006)
Passons au "vrai" jeu. Le collectif des 5.5 Designers a conçu en 2006 trois papiers-peints différents basés sur des jeux traditionnels de papier/crayon : les mots-mêlés, le labyrinthe, et le morpion.
« Comment créer du papier peint sans se confronter à un discours ornemental alors que le motif constitue son intérêt principal ?
Plus qu’un simple revêtement mural, nous proposons à travers cette gamme une surface d’expression, un terrain de jeu auquel vous prenez part. Seul ou à deux, retrouvez le chemin du labyrinthe, les mots cachés au milieu des lés ou défiez votre partenaire au célèbre jeu de Morpion. (...) »
« Conseillés pour les WC, les salles d’attente, tous ces lieux où l’on s’ennuie, ces 3 modèles s’achètent et se posent vierges.
(...)
Nous avons utilisé le jeu comme un simple prétexte, une excuse pour vous faire dessiner sur les murs et faire de vous les auteurs d’un modèle qui prend forme dans le temps. »
Cutout par Duncan Wilson (2004)
Voici un papier-peint où est emboitée une multitude de petits coins triangulaires. Les distances entre chaque coin ainsi créés correspondent en fait à des formats de papier existants : page A4, photos, cartes postales... Vous pouvez ainsi facilement mettre en place vos documents et les fixer sans recourir à des expédients comme le scotch, la patafix ou des punaises. Le motif répété des coins dépasse son côté fonctionnel pour devenir décor.
Pixel notes, par Duncan Wilson et Sirkka Hammer (2004)
Second à la compétition "New Walls, Please!" de janvier 2004.
Sur un arrière-plan à la couleur éclatante sont superposées quatre couches de papier aux tons de gris dégradés. Chaque couche est quadrillée par des perforations et encollée avec un adhésif repositionnable.
Comme pour un mur de post-its, vous pouvez en détacher un morceau et l'emporter pour le coller ailleurs. Les formes pixellisées ainsi crées évoluent suivant nos habitudes.
Pixelnotes s'inspire de la façon dont nous interagissons avec une pièce : les murs deviennent fonctionnels, se transforment en tableau d'affichage intégré, et se font le miroir des activités de l'espace.
(Papier-peint repéré grâce à Maranne.)
Remember Wall par Myrine Créations (2008)
Restons dans le délire post-it, cette fois avec un lé unique de chez Myrine Créations.
Le kit comprend un trompe-l'œil et un paquet de post-its à positionner à son gré.
You can live your hat on, par Myrine Créations (2007 & 2008)
Toujours chez Myrine Créations, le papier-peint qui change de couleur. Enfin, pour être exacte, l'encre qui devient transparente sous l'effet de la chaleur. Pin-ups ou beaux matelots, il y en a pour tous les goûts !
Peepshow, par Droog Design (1992)
Le papier peint Peepshow a été imaginé comme un ornement mural : ce lé graphique relooke les murs tout en gardant une trace de leur passé. Les cercles sont autant de fenêtres qui laissent voir notre ancien papier peint ou la vieille peinture.
Afpelbehang, par Eefje Halters (2006)
(Repéré via l'excellent bloesem, un blog scandinave et délicieusement féminin, avec une préférence pour les choses fragiles, à la beauté délicate.)
Pour finir cette sélection de papiers-peints ludiques et originaux qui ne font pas tapisserie, un projet étudiant d'Eefje Halters.
Afpelbehang = Peel-off wallpaper = ... papier-peint à gratter ?
D'autres designers ont déjà réalisé ce type de papier-peint, mais j'aime beaucoup le concept de tuiles à assembler librement pour composer comme en mosaïque son jardin de fleurs de papier, qui poussent et éclosent.
Cette ancienne étudiante de l'Ecole de Design Eindhoven a ainsi alterné des couches de fin papier coloré avec un vernis de surface marron ou blanc. Grattez chaque jour un peu, et vous découvrirez des bourgeons, des boutons de fleurs qui cachaient leur épanouissement. Eefje déclare d'ailleurs que pour elle ce papier-peint relève du jardinage !
Si vous en voulez encore, allez ici.