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Au soleil ou au sommeil?
Publié le 30 septembre 2009 par BoustouneSi tourner de belles images dans un lieu idyllique suffisait à définir la qualité d’un film, A deriva serait assurément l’un des sommets de l’année cinématographique. Le jeune cinéaste brésilien Heitor Dhalia et son chef-opérateur ont en effet apporté un soin tout particulier à la texture de leurs images, mettant particulièrement en valeur le cadre dans lequel le film a été réalisé – la ville touristique de Bùzios, au nord-est de Rio de Janeiro. Un véritable plaisir pour les yeux…
Mais pour réussir une œuvre cinématographique, il faut également un propos, ou du moins une histoire intéressante à raconter. Et de ce point de vue là, A deriva s’avère malheureusement assez faible.
Le scénario suit une adolescente de 14 ans, Filipa, dans son douloureux passage à l’âge adulte. Au cours d’un été, en vacances au Brésil, la jeune fille va en effet connaître ses premiers émois sentimentaux et découvrir que, dans le même temps, le couple formé par ses parents est en train de se disloquer. Le sujet n’a rien de novateur, et est plombé par une mise en scène souvent peu inspirée, abusant de clichés et de symbolismes un peu lourdingues.
Heureusement, les acteurs sont là pour tirer le film vers le haut. Vincent Cassel livre une composition toute en finesse et en retenue dans un registre plus intime que ce que lui propose habituellement le cinéma français. Il campe parfaitement cet homme tiraillé entre sa femme (Deborah Bloch, très juste) et sa maîtresse (Camilla Belle, très euh… belle ?). Face à lui, on découvre une jeune actrice brésilienne épatante, Laura Neiva, qui apporte toute sa candeur et sa fraîcheur à la touchante Filipa.
On ne peut donc pas dire que le film est mauvais, loin de là, mais l’ensemble n’est guère très excitant non plus. Si A deriva fait rêver, c’est uniquement à des vacances au soleil, dans un cadre aussi agréable que les petites plages de Bùzios. C’est déjà ça…
Note :