A la sortie de la salle, mon pote Michael qui m’accompagnait dimanche après-midi au Dernier pour la route, glissa, « Sans Cluzet, le film ne serait pas le même », remarque ô combien justifiée. Le comédien, qui a pris une autre dimension dans le cinéma français depuis sa performance dans Ne le dis à personne, en impose dans la peau de Chabalier. Sobre quand il faut l’être, plus appuyé lorsque le rôle le demande, Cluzet s’installe définitivement comme un des tous meilleurs comédiens que le cinéma français compte.
Au-delà de la performance de l’acteur, Le dernier pour la route est un film intéressant mais inégal. Inégal car trop souvent, il se pose comme un film cathartique sur le rapport à l’alcoolisme, ou de manière plus général à l’addiction. Il en résulte un discours assez didactique (boire c’est mal !) qui, s’il ne peut évidemment être discuté, aurait mérité plus de finesse. En racontant la lutte et la rédemption face à l’alcoolisme, plutôt que la descente aux enfers, le film ne sombre pas dans le glauque et choisit l’espoir, se permettant au passage une légèreté bienvenue.
Peut-être Godeau se montre-t-il finalement trop sage, ne cherchant pas la fièvre lorsqu’on l’attend. Un film correct, qui aurait pu être bien plus.