Le coffret est sorti depuis trois semaines maintenant, tous les médias ont évoqué l'évènement, presse généraliste ou spécialisée et télévisions, les blogs, tout le monde a donné son avis, moi-même dès le 9 septembre j'avais marqué le coup avec un billet. Je pensais le compléter par un second texte où j'aurais dressé un tableau critique et comparatif entre ces remasterisations et les versions antérieures dont nous nous contentions jusqu'alors. J'avais affûté mes oreilles, taillé mon crayon pour prendre des notes, posé l'un sur l'autre, bref j'étais prêt.
Mais à lire tous les articles parus, écouter les radios et la télévision, je me suis découragé ; j'attendais ce repas depuis tant d'années que lorsque je me suis mis à table, devant ces quatorze plats copieux dont j'ai voulu goûter aussitôt, j'ai ressenti un léger haut-le-cœur, trop bon, trop d'un coup. Je n'écrirai donc pas cet article, mais si vous voulez lire une critique pointue sur le sujet je vous conseille vivement d'aller jeter un œil chez Kill Me Sarah qui a écrit le meilleur article et la meilleure analyse que j'ai lue tous médias confondus.
Quant à moi lentement je digère tous ces disques, je décortique tous les livrets, je regarde le DVD inclus et je me régale, tout simplement. Car finalement emportés par l'élan général, nous en étions tous venus à disserter sur les aigus moins ceci, les basses plus cela, les voix comme ci, les instruments comme ça. L'audiophile la ramenait en braillant mais je me contenterai de l'avis du mélomane, quand une chanson est réussie qu'on l'écoute sur une chaîne hi-fi ou un transistor elle sera toujours bonne. C'est ça la grande leçon que nous lèguent les Beatles, toutes (ou presque) leurs chansons sont fantastiques, qu'on les écoute sur un Teppaz comme en 1966 ou sur un lecteur de CD en 2009, on reste ébahi devant tant de simplicité apparente (les apparences sont trompeuses) mais qui donne tant de plaisir d'écoute. Leur musique est intemporelle et gorgée d'un ingrédient particulièrement rare, la joie de vivre. Ecoutez un seul de leurs titres et aussitôt un sourire illuminera votre visage. Qui, à part les Beatles, est capable d'un tel exploit ?
Pour en revenir sur ces rééditions, si le mercantilisme n'avait pas pris le pas sur la musique, il n'y aurait qu'un seul coffret, mais chaque CD stéréo serait complété d'un CD bonus en mono, ainsi nous aurions les versions originales en mono telles qu'elles ont été conçues par les Beatles et les versions stéréo que nous dirons « modernes ». En tout cas, une bonne occasion pour réécouter leurs disques et compléter votre discothèque, car il n'est de discothèque sans disques des Beatles.