" Notre époque me semble se caractériser, dans nos pays, par le fait que les hommes ne sont plus en mesure de donner sens ensemble à leur vie en ce monde... Le fait est que ni le point où en est parvenu notre civilisation industrielle, ni les structures de notre société ne favorisent une véritable participation des hommes à l'élaboration de valeurs qui puissent leur être communes. Au niveau de la collectivité, je ne vois rien de positif qui se dégage. Cela est à l'origine de bien des soubresauts et des crises que nous traversons et que nous aurons à traverser désormais." "Tout semble être fait, à notre époque, pour accroître le sentiment d'impuissance des hommes. Y compris ce que l'on pourrait appeler le progrès de l'information, en raison du phénomène de surinformation qui retire tout sens aux différents contenus en les plaçant indifféremment sur un même plan et qui fait éclater les consciences aux quatre coins du monde sans leur fournir de véritables prises sur la réalité." Le philosophe Francis Jeanson a écrit ce texte, S'inventer ensemble, en 1970. Déjà, il avait tout entrevu des maux qui rongent aujourd'hui l'humain, qui font de lui un déshumain ou un néghumain comme l'écrit Robert Redeker. Vous pouvez lire l'intégralité de cette pensée à l'oeuvre dans la toute dernière parution des éditions Le Bord De L'Eau : "Quel sujet ? Pour quelle foi ? " L'auteur y aborde la question du mystère d'autrui et revient sur l'existentialisme comme philosophie du sujet humain. Je vous joins le petit train de la pensée qui fume qui fume, qui va lentement qui va lentement et résiste aux orages...