Invité exceptionnel de l’émission ‘Il va y avoir du sport’ sur Radio Occitanie le vendredi 19 septembre dernier, Henri Emile, le célèbre ex intendant des Bleus, notamment lors des sacres européens de 1984 et de 2000 mais aussi du mondial 1998 est venu expliquer ses nouvelles fonctions au seins de la Fédération. Evincé par Raymond Domenech en 2005, ‘Riton’ a désormais la charge de promouvoir le foot diversifié. Autrement dit le futsal et le beach soccer. Interview.
Henri Emile (chemise noire veston beige) entouré de l’équipe du Bruguières SC Futsal évoluant en 1ère division de la discipline
- Le beach soccer est dirigé par une figure emblématique qu’est Eric Cantona mais malgré tout les subtilités de ce sport ne sont pas encore connues de tous. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le beach-soccer ?
Le beach-soccer, c’est du foot cinq contre cinq sur le sable avec des dimensions et des buts réduits bien sûr par rapport au terrain traditionnel. Cela s’apparente au niveau des distances au futsal sachant que les buts sont un peu plus grand (au beach) mais il y a un esprit un peu identique où on ne peut pas tacler, on ne peut pas charger où le respect de l’adversaire, du jeu et de l’arbitre prime. C’est surtout un football très spectaculaire ; à travers des rebonds, à travers les règles qui font que l’on protège le joueur, beaucoup de gestes techniques sont tentés pour le plus grand plaisir du public.
- Tout comme le futsal, le nombre de remplaçants est il illimité ?
Il y a douze joueurs en tout et ils tournent comme ils le souhaitent. Il y a des organisations prévues par l’entraineur bien sûr mais il y a toujours cette récupération possible lorsque plusieurs efforts viennent d’être effectués.
- En France on parle du beach soccer surtout par le biais de l’Equipe de France. Parlez nous de son historique, son palmarès, son futur…
Cette équipe de France a été championne du monde en 2005 pour la première compétition organisée par la FIFA. On doit sa création aux frères Cantona qui ont cru dans ce sport. C’est Joël qui a importé ce sport en France et Eric en est devenu l’emblème. Il y a trois ans maintenant, cette structure a rejoint la Fédération Française de Football car pour participer à la seconde coupe du monde il fallait être proposé par une fédé. Cela correspondait au moment où moi j’ai quitté l’équipe de France et ou j’ai pris la responsabilité du foot diversifié dans lequel figure bien sûr le beach-soccer. Comme je connaissais Eric depuis un moment, notre duo a été facile à constituer. Entre la fédération et lui j’ai joué un rôle important dès le début et aujourd’hui je suis totalement lié à son équipe.
- Comment va se dessiner le futur du beach-soccer ? Y a-t-il ou va-t-il y avoir un championnat avec des villes comme on peut connaitre en Ligue 1 ou en première division futsal ?
Il y a eu cette année un championnat sur six régions qui s’est mit en place à partir du 15 mai jusqu’à fin juin début juillet. Les 3 et 4 juillet il y a eu les phases finales au CREPS d’Aix en Provence où une structure a été réalisée l’année dernière. Moi je vais doucement par rapport à ça mais je sais que Joël et Eric Cantona veulent accélérer les choses. Je suis plus aujourd’hui dans une opération de création d’installations. C’est avec beaucoup de plaisir que sur la cote languedocienne on a créé un terrain à Palavas les Flots, un à Sète, un à Port Camargue au Grau du Roi et la Grande Motte va en faire un aussi. Il n’y en a pas que sur la cote. En Lorraine, les quatre districts vont en créer un prochainement. La multiplicité des installations un peu partout en France, amènera, à partir de Pâques jusqu’à fin août, automatiquement des compétitions avec le côté masse durant les vacances ou les gamins s’amusent et le côté compétition dans le courant mai-juin et début juillet.
- Cela demande des infrastructures. On sait que le futsal en souffre un peu avec les gymnases
(il coupe). C’est différent. Le problème des gymnases c’est que malheureusement le futsal est rentré très tardivement dans la fédération par rapport aux pays qui nous entoure comme l’Espagne dont vous êtes proche qui a une structure professionnelle. Il est rentré à la fédération en 1997 et quand les gymnases se sont créés, le football n’a demandé aucun créneau et aujourd’hui on s’en retrouve un peu orphelin. Il faut que progressivement, sans prendre la place des autres sports phares que sont le handball et le basket, le futsal trouve la sienne mais cela demande du temps. Avec des ballons spécifiques à la discipline, on ne casse plus rien dans les gymnases et c’est un sport très demandé notamment en UNSS ; alors on ne peut pas le laisser dehors sous prétexte que les créneaux sont pris.
- Et concernant le beach soccer, ne craigniez-vous pas que des municipalités se trouvent bloquée financièrement pour créer ces nouvelles infrastructures ?
Justement. Ce sont des structures qui coûtent entre 15 et 30 000 €. Son utilisation est très grande lors des périodes de vacances ou si on y fait aller les groupes scolaires. Sur ce prix, la Fédération aide à hauteur de 10 000 €. Quant on voit aujourd’hui ce que coûte un terrain synthétique ou normal, pour une mairie ce n’est presque rien du tout. On doit occuper les jeunes dans le cadre de leur loisir. Certains ne veulent pas jouer en compétition officielle, seulement en loisir ; on le voit avec le succès de la tournée des plages organisées par la Fédération, qui nous a permis de drainer sur une journée entre 1000 et 2000 jeunes.
- Quelles sont les références internationales en beach soccer ?
Il s’agit surtout du Portugal, du Brésil, de l’Espagne, avec un joueur emblématique dans chacun de ces pays qui tiennent l’équipe comme Eric Cantona l’a tenu au tout début. L’intérêt pour nous aujourd’hui est de ne pas s’appuyer que sur quelqu’un d’emblématique mais au contraire, d’essayer d’ouvrir ce sport à des jeunes qui nt envie en fin de saison de s’exprimer sur le sable. Pour être allé souvent au Brésil avec l’équipe de France, je peux vous dire aussi que les filles se plaisent dans ce sport. La grande opération que je mène aujourd’hui, et je suis satisfait puisque douze nouveaux terrains vont être construits, c’est justement le fait de faire des stades. Derrière se sera très facile de mettre en place des journées ‘portes ouvertes’, ou encore des détections
- Y a-t-il des qualités différentes du football traditionnel pour jouer au beach ?
C’est un sport qui peut être intéressant pour amener une fortification au niveau des chevilles et amener une vivacité de gestes. Aujourd’hui l’évolution du football, c’est de jouer dans des espaces de plus en plus courts et avec un temps réduit de contrôle de balles. Donc quand le ballon vous échappe sur un rebond, c’est vrai qu’il faut avoir une vivacité gestuelle. Dans le cadre de pôle espoir, comme il y a à Aix en Provence, je pense que l’on rendra nos jeunes meilleurs que se soit au niveau de la vivacité ou de la puissance gestuelle et au niveau des chevilles.