Frédéric Mitterrand était attendu - et s'est fait attendre, avec une heure de retard sur l'horaire. Mais ne brûlons pas les étapes : à tout seigneur tout honneur, M. Hervé Gaymard nous a fait le plaisir d'un discours aimable, louant la « prescience de la loi Lang », évoquant « la rémunération de la création comme centrale », mais surtout recommandant, en qualité de législateur « de ne pas légiférer » sur cette belle loi du 10 août 1980.
En somme, monsieur Gaymard nous a fait le plaisir d'un discours liminaire, truffé de choses alléchantes, voire de sentences étonnantes, comme : « La gratuité se paye toujours un jour. » En revanche, le parlementaire aura fixé trois angles d'attaque précis pour conclure son introduction qui seront autant de délais de réflexion pour le futur.
- Les délais de paiement « depuis l'imprimerie jusqu'aux librairies » - et l'on apprendra en off que dans le cadre de la LME, on préférait ne pas trop en faire dans ce domaine-là pour ne pas créer de tensions.
- Le numérique et les fonds patrimoniaux, nous y reviendrons sans doute un jour.
- Des recommandations, concernant les invendus et le pilon, sujets très sensibles dans le milieu : si Hervé Gaymard invite à ne pas légiférer, il faudra cependant faire quelque chose et trouver des solutions quand les pays voisins, eux, sont parvenus à réduire considérablement - par deux pour l'Angleterre annonce-t-il - les pilonnés.
Et de nous renvoyer vers Frédéric Mitterrand pour de plus amples réponses. Que nous n'aurons jamais, le ministre est un homme occupé à serrer des mains et dire bonjour...
Ah, oui... Le rapport d'Hervé Gaymard vient de sortir chez Gallimard.