Les Philippins ont de quoi se réjouir. À l’instar de leurs homologues asiatiques japonais, ils embrassent la culture mobile et utilisent désormais leur cellulaire en guise de portefeuille. Eh oui, adieu la traditionnelle bourse, bonjour le texto.
Lancé en octobre 2004, le service GCash révolutionne les services bancaires mobiles aux Philippines. Développé par Globe Telecom, le deuxième opérateur mobile au pays, GCash permet de réaliser des opérations bancaires aussi simples que d’envoyer et recevoir de l’argent, payer ses factures, faire des dons, rembourser ses prêts et faire des achats. Certaines entreprises vont même jusqu’à utiliser les services de GCash pour leur système de paie et commissions déposant directement le salaire dans le cellulaire des employés. Au total, c’est plus de $100M US qui transitent de portable à portable chaque jour grâce aux deux millions d’utilisateurs de GCash.
L’un des facteurs clés de succès de cette plateforme bancaire repose sur les faibles coûts associés aux transactions. Il en compte seulement 2¢ pour transiger sous la barre des 20$ et la moyenne des transactions ne coûte pas plus de $10 US. Aux dires de Rizza Maniego-Eala, présidente de G-Xchange Inc., filiale en propriété exclusive de Globe Telecom et gestionnaire de GCash, plusieurs facteurs expliquent le succès de l’entreprise à commencer par le grand taux de pénétration de marché. Aux Philippines, 60% des gens possèdent un téléphone cellulaire et constituent du coup un marché plus qu’intéressant, particulièrement dans les centres urbains. Fait intéressant à noter et sur lequel les idéateurs de GCash ont tablé, les Philippins préfèrent texter plutôt que parler, simplement pour maintenir au minimum les frais d’utilisation relatifs à leur cellulaire. L’équipe derrière GCash a également saisi l’opportunité que plus de 8 millions de Philippins travaillent à l’extérieur du pays et doivent faire parvenir de l’argent à leurs proches de façon hebdomadaire. Notons à ce titre qu’un usager GCash peut texter à sa banque de transférer des fonds dans un compte physique en succursale. Qui plus est, les faibles coûts des services, la facilité d’accès et la fiabilité du système ne sont plus à prouver. Les produits sont faciles d’emploi et les termes des contrats sont clairement explicités.
Les défis sont toutefois présents et se font de plus en plus pressants. Devant le succès de GCash aux Philippines, les compétiteurs, tel que SmartMoney, commencent à faire leur entrée sur le marché. D’un aspect lié plus strictement aux consommateurs, le taux d’acceptation de cette nouvelle technologie est encore difficile. Imaginez … une entreprise doit convaincre ses utilisateurs de se départir d’argent liquide pour se contenter uniquement d’argent électronique contenu dans son intégralité sur un cellulaire. Ouf !
Les services bancaires connaissent une croissance mondiale fulgurante. L’exemple de GCash démontre la diversité des utilisations possibles et l’importance de trouver des solutions locales adaptées aux consommateurs. Vive la téléphonie !
Liens d’intérêt :
http://site.globe.com.ph/web/gcash/33?sid=b7k41t1qd6ap61248676323210
http://radar.oreilly.com/2009/09/mobile-banks-in-the-developing-world-prove-simpler-is-better.htmlhttp://globaltechforum.eiu.com/index.asp?layout=rich_story&doc_id=11077&title=Philippines%3A+Txting+4+cash&channelid=4&categoryid=30