Le 1er mars, l’Etat, c’est-à-dire Nicolas Sarkozy (sans consulter personne…), décide d’engager l’argent des contribuables français à hauteur de 5,3 milliards d’euros, pour aider la première banque française, BNP Paribas. Cette somme représente un peu moins de 2% des dépenses de l’Etat, ou encore deux fois les dépenses du ministère de la culture, ou bien presque autant, à 20% près, que l’ensemble des crédits du ministère de la justice…
Aujourd’hui la banque rembourse et l’Etat, donc les contribuables, va encaisser 226 millions d’euros d’intérêt sur ce prêt.
On ne peut que s’en réjouir !
Tout en faisant remarquer que l’Etat n’est pas toujours aussi heureux dans toutes ses opérations de sauvetage… Dexia ou Natexis ne seront pas d’aussi bons placements…
D’une façon générale, quand les hauts fonctionnaires de l’Etat (avec notre argent) jouent au Meccano industriel, ils perdent neuf fois sur dix. Pour une bonne affaire Alstom, combien de trous sans fond, comme la SNCF ?…
Mais, quand on est l’Etat, qu’on engage l’argent des contribuables, il n’y a pas que le plan financier. Il y a aussi celui de la morale.
On ne paye pas des impôts pour aller sauver telle ou telle banque, mais plutôt pour que l’Etat remplisse correctement ses fonctions régaliennes !
En volant au secours d’une banque ou d’un industriel, il fausse les règles de la concurrence, et institue un clivage immoral entre les entreprises qui sont protégées (les plus grandes) et celles qui ne le sont pas (les plus modestes).
On objectera que les premières font courir au pays tout entier « un risque systémique », et pas les autres.
Ce risque est sans doute très exagéré. Et il disparaîtrait complètement dès lors que l’Etat préviendrait solennellement les responsables des plus grands groupes qu’ils ne peuvent en aucun cas compter sur les contribuables.
Beaucoup de ceux qui appartiennent à la super-classe mondiale vont répétant que c’est la faillite de Lehman Brothers qui nous a plongé dans la crise financière. La vérité est plutôt que c’est le sauvetage de Baer Steaks, six mois plus tôt, qui a pu faire croire aux apprentis sorciers que la bulle monétaire avait encore de beaux jours devant elle…
La grande difficulté du métier de banquier est de réduire ses risques au minimum. Et l’on est autrement prudent quand on a pas de filet de sécurité !
De toute façon, si le sauvetage de BNP Paribas a « rapporté » de l’argent, il n’y a aucune chance pour que celui de l’ensemble des banques, en France comme ailleurs, ne soit pas globalement très perdant !