1. Cacher l'Histoire.
2. Cacher les intérêts économiques.
3. Diaboliser l’adversaire.
4. Blanchir nos gouvernements et leurs protégés.
5. Monopoliser l'info, exclure le vrai débat.
Le dalaï-lama chante toujours la même chanson, dont en voici un, fait au parlement européen en 2008.
Le dalaï-lama au parlement européen : revisité
de Jean-Paul Desimpelaere
Il décrit les émeutes du mois de mars à Lhassa comme des actes de bravoure spontanés. Via des touristes de cette période nous savons qu’il s’agissait d’actes incendiaires et de lynchages.
« Les Tibétains vivent une angoisse permanente : suis-je le prochain qui sera arrêté ? » Voilà comment il se fait la voix de l’intérieur du Tibet. C’est ce qui m’irrite le plus. J’étais au Tibet en octobre 2008. Cette tension n’est absolument pas présente. J’ai pu parler librement avec de simples citadins, des intellectuels, des paysans : ils considéraient les émeutes comme nocives pour le Tibet, on sera mieux si cela ne se reproduit plus, disent-ils ! La ville de Lhassa vivait comme à son habitude : commerces, pèlerins et touristes.
« Dans notre Memorandum au gouvernement chinois nous disons que notre affaire n’est pas de chasser les non-tibétains hors du Tibet. L’implantation en masse de chinois Han dans certaines régions, par contre, l’est bien. Cela met les tibétains en position minoritaire et menace l’équilibre écologique. » Ce n’est pas « leur affaire » mais il faudra bien y venir.
Les références à d’autres minorités ethniques en Chine sont de plus en plus nombreuses. Son discours ne s’arrête pas au Tibet. D’autres minorités aux extrémités de la Chine, celles de l’intérieur des terres ne l’intéressent pas. Ces extrémités pourraient également devenir indépendantes tôt ou tard, si l’on comprend bien cette allusion. Le 14è dalaï-lama fait référence au Turkestan de l’Est (Xinjiang), à la Mongolie Intérieure et à la Mandchourie. À cela il ajoute qu’en Mongolie Intérieure la population autochtone est à 80% REMPLACEE par des chinois Han. Ces derniers doivent ils aussi partir de là (18 millions) ? Il ne mentionne pas non plus depuis combien de temps de nombreux Han y vivent, cela ne date pas d’avant-hier.
« Ma confiance aux dirigeants chinois est de plus en plus faible. Mais je vois plus de mouvements d’intellectuels chinois qui me soutiennent. » En effet, le Tibet rêvé du 14è dalai lama ne sera jamais indépendant s’il ne s’opère pas en même temps une sorte de « Révolution Orange » à l’intérieur même de la Chine. Il a félicité le parlement européen pour l’attribution du prix Sacharov à un dissident chinois. Il ne parle donc pas seulement du Tibet, mais de la Chine elle-même.
« J’espère le meilleur, mais suis préparé au pire. » Apparemment ça ne sera pas toujours pacifique.
Que ce discours fut salué par une "standing ovation" du parlement européen dépasse mon entendement. L’Europe applaudit là de la pure fiction politique, de la propagande ; c’est dangereux.
La langue Mandchou : disparue à cause des chinois ?
Encore un détail pittoresque : À un certain moment de son allocution, le 14è dalaï-lama dit : “Today, the language, script and culture of the Manchu people have been extinct.” (La langue, l’écriture et la culture du peuple mandchou ont disparu.) Juste avant cela il disait : « [le gouvernement chinois] est à l’origine d’une immigration massive de Han dans les régions tibétaines qui mènera graduellement à l’extinction de la culture et de la langue propres au Tibet. » L’auditeur européen pensera, surpris : « Il y a déjà eu un précédent ! Les mandchous n’existent plus alors qu’ils ont été à la tête de l’empire. L’extermination culturelle en Chine doit donc vraiment être terrible. » Réaction normale, car qui sait réellement quelque chose à propos des mandchous ici, sans parler de leur langue ? Le dalaï-lama laisse donc entendre que la langue mandchoue a disparu à cause de l’immigration massive de Han dans leur région, immigration insufflée par l’actuel gouvernement communiste. C’est un habile retournement de l’histoire pour nos oreilles mal informées. Quelque éclaircissement est nécessaire, sans trop entrer dans les détails.
Les mandchous étaient un peuple de cavaliers à l’extrémité nord-est de la Chine. Ils ont pris Beijing en 1644 – ils étaient alors à peu près au nombre de 2 millions – et se sont appropriés le trône de l’empereur. C’est le début de la dynastie Qing. Ils saisissent les terres et soumettent les paysans, lèvent des armées de Han et étendent à nouveau l’empire chinois à sa taille maximale, le Tibet et le lointain Xinjiang oriental compris. Mais qu’advient-il de leur langue ? Ils lui donnent une sorte de statut « administratif solennel », alors qu’en même temps ils embrassent la langue chinoise dans la littérature, la poésie, la calligraphie, l’écriture de l’histoire, les sciences et le commerce. Plusieurs empereurs Qing étaient d’excellents poètes, en chinois. De très grandes œuvres datent de la dynastie Qing. Toutefois, à la chute des Qing (fin du 19è siècle, début du 20è) il ne restait rien de la langue mandchoue, ils en étaient eux-mêmes la cause. En 1911, lors de la chute de l’empire, la langue mandchoue n’était plus d’usage même dans leurs cercles aristocratiques et il n’était plus question d’enseignement « à leur peuple, dans leur langue ». Les années mouvementées de la Première République de Chine et ensuite de la Seconde Guerre Mondiale n’apportèrent pas d’amélioration à cela, la langue mandchoue ne refit pas surface. En bref, l’écriture mandchoue avait disparu bien avant la Révolution Chinoise. Les premières années de la République Populaire étaient occupées à d’autres problèmes que celui de la langue. Il s’agissait de reconstruire un pays gigantesque qui était à terre. Maintenant qu’une certaine prospérité est atteinte en Chine, les intellectuels ont de nouveau le loisir d’aller repêcher l’héritage mandchou, et c’est ce qui se passe. Il y a encore 2 millions de pièces qui sont conservées dans les Archives Nationales. Des linguistes et historiens chinois ont lancé un mouvement : « Sauvez la langue mandchoue. » En 2006, une première école en mandchou a été re-ouverte. C’est tout à fait différent que de laisser paraître que « les communistes chinois ont intentionnellement fait disparaître la langue mandchoue » comme le suggère l’allocution du dalaï-lama au Parlement Européen.
Cette « histoire mandchoue » n’est pas le seul épisode de l’histoire chinoise que l’actuel dalaï-lama détourne dans sa croisade contre l’actuel pouvoir en Chine. Par contre, c’est une nouvelle histoire et elle est bien trouvée pour nos oreilles.
Dans un discours en Pologne, quelques jours plus tard, il appela les dirigeants internationaux présents à faire entrer la Chine dans le « camp démocratique ». C’est par « We must do that » (Nous devons faire cela) que le 14è dalaï-lama a commencé sa phrase. Sur son site web le 14è dalaï-lama décrit Walesa comme « l’icône anti-communiste polonaise ».
Source Tibetdoc
Notes : Par un Hasard curieux ou curieux Hasard, diraient Dupont et Dupont, tous ces beaux personnages ont acquis leur richesse de quelle manière? Xinjiang et Rebiya Kadeer et le 14e dalaï-lama Tibet.