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Merci Papa !

Publié le 30 septembre 2009 par Yvesd

henri-4.jpgDéficitage et endettage sont les deux mamelles de la France. C’est la principale conclusion qu’on peut tirer du projet de budget 2010 qu’examine aujourd’hui le conseil des ministres. Près de quatre siècles après son assassinat par Ravaillac, le « bon roi » Henri IV, chantre historique du labourage et du pâturage nourriciers, doit se retourner dans sa tombe du côté de Saint Denis dans le 9-3.

De fait, sans vouloir souler de chiffres les lecteurs néophytes en la matière, « Restons Correct ! » a le regret de leur annoncer que l’Etat français prévoit de dépenser l’année prochaine quelques 115 milliards d’euros de plus qu’il n’espère en encaisser. Ce chiffre ne tient malheureusement pas compte des déficits « sociaux » - notamment de celui de la « sécu » - ni de ceux de l’ensemble des régions, des départements et des communes.

La France a beau censé être un pays « riche », 115 milliards d’euros est une somme considérable : c’est environ la moitié des recettes attendues lesquelles, comme on le sait, proviennent essentiellement des impôts et des taxes que nous acquittons tous d’une manière ou d’une autre.

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En clair cela signifie que pour obtenir un budget 2010 « équilibré » il eût fallu prévoir une diminution d’un tiers des dépenses de l’Etat ou un doublement de la TVA, de la taxe sur les carburants, de l’impôt sur le revenu des particuliers et des bénéfices des entreprises pour ne citer que les principales ressources. Deux mesures qui, on s’en doute, auraient la popularité qu’eurent Charybde et Scylla auprès des navigateurs de l’antiquité grecque.

Le pire c’est que, pour extrême qu’elle soit, la situation n’a rien de neuve puisque cela fait bientôt 40 ans que les gouvernements, gauche et droite confondues, font voter et exécutent des budgets déficitaires.

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Le résultat c’est que la dette publique, c'est-à-dire ce que vous, moi et tous les habitants de ce pays « riche » devons collectivement aux créanciers de l’Etat, des organismes sociaux et des collectivités locales, atteint aujourd’hui plus de 1 400 milliards d’euros et va continuer à augmenter allègrement dans les années qui viennent. A ce niveau là ce n’est plus de la dette c’est du boulet !

On peut raisonnablement estimer que d’ici la fin de 2010 chacun d’entre nous, vieillards cacochymes et nourrissons compris, devra plus de 25 000 euros aux créanciers du secteur public ce qui, Josette et Marcel vous le confirmeront, représente plusieurs années de consommation de (vraie) galette-saucisse d’une part, provoquerait d’autre part la saisie de leur pavillon de Pleurtuit s’ils s’avisaient de dépenser tous les ans et depuis des lustres deux fois plus qu’ils ne gagnent.

Pourtant et à notre connaissance aucun huissier n’est encore venu expulser les locataires de l’Elysée, du Sénat ou de l’Assemblée Nationale. Inconscience ou complicité coupable ? Ni l’un ni l’autre car les créanciers sont persuadés que ces dettes seront remboursés, sinon ils ne prêteraient plus.

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On ne prête qu’aux riches dit le proverbe, reste donc à savoir qui sont les riches ?

La réponse n’est pas très difficile à trouver : dans l’esprit des politiques et de leurs banquiers ce sont nos enfants, leurs enfants et probablement leurs petits-enfants aussi qui vont casquer.

Nul ne sait si les gamins nés et à naître hériteront ou non d’une planète propre, par contre ce qui est certain c’est que les d’jeunes de France seront inéluctablement condamnés à travailler beaucoup plus pour rembourser beaucoup plus.

Merci papa !


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