Le ministre Woerth présente aujourd’hui son torchon. Car c’est d’un torchon dont il s’agit. 140 Milliards d’Euros de déficit, 8,2% du PIB. Sciemment, nous savons que nous allons dans le mur en 2010, et Woerth accélère. A l’école ou en entreprise, il vous a peut-être été parfois demandé de chiffrer vos projets. Avez-vous seulement osé présenter des prévisions déficitaires ? Pour notre pays, c’est chose courante, a la longue, on oublie même ce qu’était l’équilibre budgétaire.
Ce budget, pour être justement mesuré, doit être éclairé à la lumière d’une crise financière puis économique d’ampleur inégalée. Certes, c’est incontestable, les recettes fiscales et le moteur « croissance » sont lourdement handicapés et ne peuvent, dans cette situation, éponger une partie de la (très) lourde ardoise sociale que nous devons payer chaque année.
Il n’empêche. Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir en 2007 dans un contexte économique fondamentalement différend de celui d’aujourd’hui. Sa politique économique, elle, n’a pas bougé d’un iota. C’est le principe « Hibernatus » où comment figer dans la glace une politique économique qui devrait, au contraire, se montrer flexible en fonction de la conjoncture. Alors qu’à nos côtés les Allemands inscrivent le principe d’équilibre budgétaire dans leur constitution et portent au pouvoir des libéraux, la France elle, sifflotant sur les rives des marchés financiers, continue à façonner son beau boulet qu’elle traînera ensuite, lorsque l’activité sera repartie.
Au niveau européen, cette divergence pourrait nous causer bien plus de tord que prévu. Comment allons-nous bien pouvoir repasser notre belle robe de mariée « Maastricht » ? (3% de PIB de déficit, 60% de PIB en dette) Comment fonctionnera l’Europe avec une Allemagne bon élève et une France cancre parmi les cancres ? Adios le bel amour Angela – Nicolas pour sûr.
Oui, il devient urgent de planifier une politique de rigueur pour assainir nos comptes publics avant la reprise. Oui, il faut tailler les dépenses bien plus profondément qu’aujourd’hui. Le non remplacement d’un poste sur deux dans la fonction publique doit voler en éclat au profit d’économies plus importantes, quitte à être moins symbolique. L’Etat doit engager un retrait progressif de dossiers ciblés et cesser sans délais la distribution tous azimuts. De l’autre côté de la balance, les rentrées fiscales doivent être plus importantes. Seule marge de manœuvre restant et disposant d’un retour de 3 ans sur le bouclier fiscal, peut être serait-il temps de réévaluer son efficacité et de modifier le niveau fixe des « 50% du revenu » en niveau flottant. Politiquement destructeur (la gauche n’aura plus rien à dire puisque toutes les critiques convergent sur ce point), le principe, TEMPORAIRE, pourrait fournir la béquille attendue.
Ne nous y trompons pas, la pâle copie budgétaire rendue par le gouvernement Fillon (Sarkozy) depuis 2007 tient avant tout à son incapacité à endosser les lignes directrices de politiques économiques de droite, préférant se vautrer (classiquement) dans une
Il n’est pas encore arrivé, celui qui ne briguera qu’un mandat et qui taillera dans notre disgracieux Etat Providence pour adapter les dépenses à nos moyens. Economiquement prépondérant mais politiquement destructeur, j’attends toujours le Kamikaze.