Comme la douce souvenance d’une source
Toutes les fleurs se penchent sur ton épaule
Lorsque tu dors
Et le soleil se hâte dans sa course
Pour rattraper vivant ton regard qui s’enfuit
Et les poissons qui glissent sous le lys de tes paupières
Peuplent ton rêve de fuites argentées
Au mouvement de la mer
Ton sommeil prisonnier dans un buisson d’abeilles
Porte le poids secret de dangereux parfums
Qui demeurent en mes veilles
Comme une habitude de lampes
Toutes les fleurs d’été visitent ton souffle d’innocence
Et je suis toutes tes poses avec des gestes ensablés
Tu connaîtras l’éveil dans la cage du matin
Avec les graines des oiseaux
Sous le bonjour des ailes
Ou dans le ventre des moissons
Je te ferai captive de ma lyre
Derrière le dernier feuillage de mon poème
Et la gymnastique savante de mes mots
Te couronnera de fables en habits musiciens
Je te protègerai de mes mains innombrables
Qui se posent sur toi en bouquets allumés
Et déposent tes rêves dans l’ordre de la terre
Et je tisserai dans le ciel de ma poitrine
Une toile tintante de miel
Où ton coeur se prendra.
(Georges Drano)