En 1990, les 100 plus grandes entreprises de la planète produisaient 3,5% de la richesse mondiale. Quinze ans plus tard, le Top 100 produit 4,3% du PIB mondial. Les 50 entreprises les plus importantes du globe emploient 1,6% de la force de travail dans les pays industrialisé et 0,2% de l’ « humanité active ».
Entre-temps, toutefois, la récession mondiale est passée par là. Les réseaux collaboratifs prennent de l’amplitude. A mesure qu’il est possible de se coordonner à distance, dans de multiples domaines, la taille d’une organisation n’est plus le seul déterminant qui peut définir l’existence ou non d’une empreinte globale.
Bref: impossible d’apprécier si la tendance va se renforcer et de dire si, dans quatre ou cinq ans, les plus grandes entreprises auront renforcé encore, ou non, le poids qu’elles représentent dans l’économie globale.
Quel sera le visage de la globalisation ? Nul ne sait vraiment.
Quelques évolutions probables de la globalisation dans les années qui viennent
Sans se risquer à d’impossibles pronostics, le bureau de consultance McKinsey s’est néanmoins risqué à évoquer trois évolutions probables du paysage de la globalisation dans les années à venir.
1. La sous-traitance et les délocalisations vont se poursuivre
« Tant que des écarts salariaux subsisteront entre les régions du monde, les délocalisations vers les pays à plus bas salaire continueront », écrit McKinsey
L’écart de salaire entre les travailleurs chinois et les travailleurs des pays développés se réduit, certes. Mais il reste élevé.
2. La concurrence entre les pays à bas coûts devrait s’intensifier
Le fabricant d’équipement de sport Nike, par exemple, a déplacé une partie de sa production de Chine au Vietnam. Pour la première fois, Nike devrait y fabriquer plus de chaussures. En une décennie, les salaires chinois ont en effet triplé par rapport au niveau de rémunération en vigueur au Vietnam.
Certaines entreprises voudront toutefois, sans doute, diversifier davantage leur présence géographique, quitte à rapatrier une partie de leur production plus près des marchés développés. Le Maroc ou le Mexique serait alors de grands bénéficiaires.
3. Les gouvernements auront encore leur mot à dire
Les autorités publiques continueront à exercer une grande influence sur l’évolution de l’économie globale. Pensons aux plans de sauvetage des banques, aux programmes de relance et autres « stimulus plans« . Quand le gouvernement chinois décide de rééquilibrer l’ensemble de l’économie nationale vers une plus grande part laissée à la consommation intérieure plutôt qu’aux seules exportations, ses décisions ont un impact sur l’ensemble de l’économie mondiale. (Ne parlons pas de l’achat, comme aujourd’hui, de trains à grande vitesse au constructeur canadien Bombardier, pour 2,8 milliards d’euros)
Le politique n’est pas mort. Au contraire.