Selon le JDnet, M. Streiff pratique le sabre avec lequel on ne coupe plus les têtes. Parmi les trois armes de l'escrime, le sabre doit respecter des conventions et une éthique qui donnent du panache à cette activité.
Je suppose que l'ex-président du directoire de PSA consacre du temps à consulter son réseau pour entreprendre une nouvelle aventure. Gérard Mestrallet (GDF Suez), Daniel Bernard (ex-Carrefour), Robert Pistre (Areva) et plusieurs chasseurs de têtes auraient livré des conseils au patron, limogé tout de même trois fois en quatre ans. Après Jean-Louis Beffa chez Saint-Gobain qui ne veut plus de lui comme successeur, la famille Peugeot le remercie sans discussion.
Pour l'heure, il doit se dire que la chance ne l'a pas quitté car ses choix sont nombreux pour tracer une nouvelle destinée, ce qui n'était pas gagné après son accident vasculaire. Comme tout entrepreneur jeune et expérimenté dans cette situation, il va chercher au fond de lui même en marchant ou en écrivant. Car je pense que Christian Streiff n'est pas uniquement attiré par le pouvoir et l'argent comme me l'a confié un de ses anciens collaborateurs chez Saint Gobain. Il est d'ailleurs sensible à l'art théâtral qu'il partage avec un autre ancien patron du monde automobile, Louis Schweitzer. Bon connaisseur du répertoire allemand, il a monté ou joué plusieurs pièces de Brecht. Je parlais d'écriture car il s'est laissé aller à rédiger une fiction, "Kriegspiel" (Jeu de guerre), thriller inspiré d'une histoire vraie qui a pour toile de fond l'effondrement industriel de l'Allemagne de l'Est.
Bref, Christian Streiff possède selon moi le profil idéal pour créer son identité numérique sur Internet et partager ses convictions, ses émotions avec des millions d'internautes qui lui sauraient beaucoup plus reconnaissants que ses anciens employeurs. Et quand, des centaines de milliers de personnes lisent vos messages régulièrement, vous possédez un pouvoir certain dans l'économie numérique qui ne souffre pas de la crise.
Christian Streiff laisse à Philippe Varin, son successeur, l'immense défi de lier une alliance avec Mitsubishi selon" La Tribune " ou éventuellement avec BMW, car la famille Peugeot a compris que son indépendance devenait dangereuse pour la pérennité du groupe. D'autres partenariats auraient des conséquences sociales négatives.