Le racisme en France : sujet très en vogue depuis quelque temps, qui pourtant a toujours existé. Doit-on cesser de vivre et de se battre car on perçoit, dénonce des faits de racisme au quotidien ? Je peux comprendre que cela soit insupportable pour certains, mais ce qui m'insupporte, moi, c'est de crier au loup à la moindre réflexion, au moindre regard, à la petite phrase qui sera interprétée car sortie de son contexte. Le racisme ? La discrimination positive ? Que de mots creux quand on pense à l'inégalité que subissent les femmes - arabes ou pas. J'ai dû mettre toute l'énergie possible, encore aujourd'hui, pour trouver ma place en tant que femme, car c'est d'abord en tant que telle que des portes se sont refermées... Je n'ai pas connu le racisme à l'âge adulte, et qu'on ne vienne pas me dire que j'ai été idiote ou aveugle pour ne pas l'avoir vu ; mais je ne dénonce pas ce que je n'ai pas subi. J'ai dû, au contraire, me battre contre un racisme anti-français - je suis d'origine marocaine et mon compagnon est français -, et que de regards insultants dois-je encore affronter, sans oublier de préciser ce que mon compagnon a découvert de raciste chez des gens censés être tolérants. Mais ce racisme-là, on aime à le passer sous silence ; c'est vrai, après tout, on se fiche royalement de ce que vivent les couples mixtes comme le mien qui sont jugés par ceux qui dénoncent à longueur de temps un racisme certes existant, mais pas pire que celui vécu par des musulmanes en couple ou mariées à des Français. Le journaliste « arabe » et le « frenchi » en colère n'ont pas plus que ça de légitimité à s'emparer d'un problème qui se résume en peu de mots : il y a des racismes, et ils se valent tous !
Fathia, une commentatrice, m'a autorisé à republier son commentaire à mon article sur Mustapha Kessous :