cœur réparti
la mariée danse les cris
sur la ville
elle enlève son corps
à la lampe de la nuit
cœur nu
elle mange l’épi
puis les cavaliers du matin
et la double haie
des porteurs de la terre, du ciel,
des arbres, de l’eau
puis les porteuses debout
de ses seins, de l’enfant,
des linges
In Laurent Albarracin, Louis-François Delisse, Editions des Vanneaux, collection "Présence de la poésie, n°7", 2009, p. 89. (Extrait du recueil Soleil total, 1960)
*
Lune pleine page tranquille
où le poème arrondit la hanche
ailleurs tambourin d’étoiles
pour les enfants qu’on n’interne pas
je m’étend sur la lune
je me déchausse de mes fautes
je jette en bas celles
qui me culpabilisaient
clarté pleine la lune et moi
sommes en haut la route
qui revient à qui
a perdu toute route.
in Laurent Albarracin, Louis-François Delisse, Editions des Vanneaux, collection "Présence de la poésie, n°7", 2009,p. 218-219. (extrait du recueil Les enfants de Jocaste, Le Grand Nord, 1994.)
*
Ne m’enterrez pas sous une pierre,
enterrez-moi sous un arbre
entre ses racines, qu’elles m’
enfoncent encore la charogne
et qu’il m’élève les bras, la
tête, dans ses branches : je
volerai avec ses feuilles, je
tomberai avec ses fleurs,
avec ses fleurs j’expirerai.
In Laurent Albarracin, Louis-François Delisse, Editions des Vanneaux, collection "Présence de la poésie, n°7", 2009, p. 253. (extrait de Tombeaux , inédits 1996-2005.)
Contribution de François-Xavier Farine