J'en avais parlé il y a quelques temps et je ne peux que confirmer mes envies de garnir la bibliothèque familiale de livres jeunesse, pas décalés, mais différents. Différents par les thèmes ou plus exploitables: « Gisèle de verre » de Béatrice ALEMAGNA reste ainsi un livre magique.
Très beau livre-objet, illustré de découpages, coloriages, dessins ou calques, permettant à chaque fois une illustration simple et une plus métaphorique. Nous y découvrons une enfant née de verre, attrait de toute la population car nous pouvons lire en elle littéralement.
Toutes ses pensées sont offertes à son entourage. Seulement après l’attrait, elle est expulsée parce que ces idées et réflexions ne sont plus aussi douces qu’avant et va partir de par le monde chercher accueil.
Cette histoire se relit avec plaisir et soulève de bien nombreuses questions. Le refus d’être confronté aux désarrois des humains, même nos proches. « Celui qui écoute la vérité n’est pas inférieur à celui qui la dit » de Kahlil GIBRAN en est le fil conducteur. Plus insinueux, le refus de considérer les enfants comme des personnes confrontées elles-aussi à des prises de conscience fulgurantes mais aussi en dehors de cette étape du développement normal, refus de croire qu’un enfant ne vit pas dans une bulle ouatée, pleine de rêves, d’insouciance. J’y vois aussi cette malsaine attirance des foules pour les êtres hors norme, une foire à monstres. De normes physiques nous en sommes aux normes de non-handicap ou psychologiques (sans compter les raciales toujours à la dent dure !). L’autre fait peur et le regarder en face, le respecter n’est pas encore évident !