Kim, puisque c'est de lui dont il s'agit, nous offre cette saison son dix-huitième opus. Le précédent, Don Lee Doo, proposait le premier volet d'un trypique présumé. Abandonnant les plans electro/acoustique qui avaient fait la richesse de ses meilleurs disques, l'ami Kim nous revenait néanmoins avec une oeuvre des plus ensoleillée, à l'image de sa pochette ouvertement pop et flashy ! Back to the 80's semblait être son motto !
Ici, plus que jamais, Kim ressort ses intruments jouets - s'en était-il réellement séparé ?- ses Casio cheap, ses boîtes à rythmes antédiluviennes et ses samples tordants. Un peu comme sur cette trame eighties accélérée pour les besoins de "Mary Lee Doo", la chanson-titre d'ouverture. Ou bien sur la très efficace -d'ailleurs pressentie en single- "My Family", qui tient tout à la fois de la ritournelle muzak pour dance-floor et du détournement d'un chorus de François de Roubaix ; il y a ce je ne sais quoi de piqué à un jerk fameux ("Répétition") de L'Homme Orchestre dans le final ! Le tout dans un format ralenti, moite, plombé tant et si bien qu'on ne sait jamais si c'est la voix de Kim qui est high-pitched ou si c'est l'accompagnement qui mouline à une vitesse incertaine. Sur l'irrésistible "Can You Hear Me This Way ?", tout comme sur nombre de pistes, l'artiste convie à une sorte d'hédonisme jamais très éloigné de celui en vogue à l'âge d'or de groupes hip-hop funk façon The Revolution. Le funk n'est d'ailleurs pas ce que Kim maîtrise le mieux, et son hommage à Prince ("Never Come Back 2 U") tombe un peu à plat. Mais n'a pas le feeling black qui veut ; et même Beck s'est cassé la gueule à cet exercice alors..... Outre "My Family" (ma préférée), on lui préfèrera le jazz mutin de "Weblog Miracle", aimable récréation, et exercice de style prisé des groupes qui aiment à explorer tous les styles du monde sur une seule et même galette. Ou bien la putassière et outrée "Move On", où l'on devine Kim jubiler à reproduire le timbre de voix de Mika, qu'il s'était déjà amusé à singer sur la pochette de son précédent LP. A l'arrivée, un album qui malgré ses (rares) points faibles, tient la route. On aimerait maintenant (mais c'est l'obsessionnel qui parle) voir le bordelais revenir à une livraison acoustique, dans son plus simple appareil, comme aux plus beaux jours de Melodin Sane (1997). Quelque chose de plus intemporel, de moins stéréotypé dans le son. Il en a les moyens, le talent !
en bref : nouvelle livraison fraîche et dansante du plus trublion des représentants pop d'ici. Venez vous déhancher sur le dance-floor de Kim, et revivez éventuellement vos plus enfouies obsessions Moonwalkiennes !
le blog de Kim, le Myspace
le teaser de l'album