Démineurs, comme nombre de films américains ces dernières années, se déroule en Iraq. Il suit (vous l’avez deviné) une équipe de spécialistes du désamorçage de situations délicates, au cours des 38 jours qui les séparent du retour au pays. Les sergents Sanborn et Eldridge viennent de perdre leur chef d’équipe lors d’une mission, et voient débarquer à leur tête le sergent James, qui s’avère vite être une tête brûlée.
Démineurs est un film qui happe d’entrée de jeu. La scène d’ouverture, où l’on se rend compte qu’une mission de déminage à Bagdad n’est pas une mission de routine, est un pur moment d’adrénaline, qui parvient en quelques minutes à instaurer l’atmosphère d’un film qui jamais, durant les 2 heures qui suivront, ne baissera en intensité. Car Démineurs n’a pas de fil narratif autre que montrer le quotidien de ces trois démineurs qui sont envoyés aux quatre coins de Bagdad pour se mettre en première ligne à la place des autres. C’est donc surtout, narrativement, une succession de séquences de déminage hautes en tension.
Si l’on reste scotché au siège d’un bout à l’autre, c’est grâce au talent grisant de la cinéaste (rare
Jarhead de Sam Mendes disait qu’il est impossible pour un homme de revenir de la guerre. Que quoi qu’il fasse ensuite de sa vie, une fois qu'il a tenu un fusil entre ses mains, il reste coincé là-bas, dans le souvenir de la guerre. Démineurs, en plus de faire ressentir cette difficulté que les hommes auront à tourner la page, dresse un autre type d’homme. Un homme comme le sergent James qui, quoi qu’il fasse de sa vie, ne sera jamais heureux que dans une, et une seule situation : sur le terrain, dans sa combinaison, devant une bombe à désamorcer. La guerre peut être une drogue.