El Puro, la rançon est à toi

Par Tepepa
La Taglia è tua... l'uomo l'ammazzo io
Edoardo Mulargia
1969

Avec : Robert Woods, Aldo Berti, Mario Brega.
El Puro, la rançon est à toi est le type même de mauvais western spaghetti fauché et sans génie et qui s’essaye vainement au bizarre sans y arriver du tout. Alors oui, il y a un roulage de pelle soudain entre hommes, après un tabassage particulièrement mortel d’une femme, oui il y a une scène incongrue de dîner où un mexicain offre une espèce de manteau de fourrure à notre héros, oui le duel final tente d’être un petit peu original (avec un Robert Woods en longjohns) et oui, la toute fin est subliminalement GrandSilencesque, mais non, ça ne suffit pas à rendre le film même modérément intéressant. Car ce que l’on retient finalement le plus de tout cela, c’est la lenteur et la nonchalance de l’ensemble, une esthétique involontaire type rock’n roll des années 60, due à l’allure effilée de deux des personnages principaux (Robert Woods et Aldo Berti) dont les silhouettes de grands échalas font penser à Mick et Keith, et un désenchantement de la biture, une complaisance à montrer la déchéance alcoolique qui laisse comme un mal de crane.
Alessandro Alessandroni, le siffleur célèbre des mélodies d’Ennio Morricone, compose une musique qui est à ce point un plagiat de celle du Bon la brute et le truand que cela en devient gênant et géant à la fois. Robert Woods, comme d’habitude, nous laisse de bois malgré un rôle plus complexe que d’habitude et ses grandes guibolles susmentionnées. Mario Brega, après de beaux rôles chez Sergio Leone, n’aura pas eu la carrière qu’il méritait, l’intérêt menaçant de ses rôles s’amenuisant avec son embonpoint. Il joue ici un méchant pas méchant, sans intérêt, loin, si loin du caporal Wallace.
Où le voir : DVD collection westerns mythiques. Image délavée et mal recadrée. C'est-à-dire que non seulement c’est recadré, mais en plus le recadrage n’est pas centré. Faut quand même pas être gêné pour vendre un truc pareil.