Pour les filles le problème ne se pose même pas, ce sera des bombes ou ce ne seront pas. Les cinéastes s’encombrent rarement de gueules, il est d’ailleurs assez rares que les casteurs remontent jusque là. Il n’y a d’ailleurs à peu près qu’Aldmodovar, enfin pardon Monsieur Almodovar pour oser une Rossy de Palma et lui faire crever l’écran. Les autres « pas belles » sont souvent des fausses moches enlaidies pour garantir une happy end aux mauvais films pour teenagers ou pour (re, re et re)mettre en scène le complexe de ce bon vieux Pygmalion… l’inoubliable My fair Lady en tête de liste.
Jusqu’aux années 80, et mis à part certaines exceptions, oui parce que j’en vois déjà certaines (re)tomber en pamoison devant Delon-jeune, les acteurs avaient surtout des gueules et du charme. Point besoin d’être un Apollon pour transporter plusieurs générations de femelles, il suffisait de s’appeler Harrison, Sean, George et un niveau de testostérones à vous faire exploser le compteur Geiger.
Bon on avait aussi vaguement Tom Cruise au rayon sourire Colgate. Mais c’est la génération Johnny Deep et la tribu d’Ocean 11 qui ont radicalement remis la belle gueule à l’honneur au cœur des box office. Encore qu’on misait à ce moment là un peu plus sur le charme que sur la régularité des traits. Dans sa catégorie Brad Pitt a d’ailleurs endossé le costume du coupable idéal de la beau gosse attitude et du délit de belle gueule. Saluons au passage avec respect ses choix cinématographiques qui l’ont fait sortir des films de fifilles du dimanche soir (Légendes d’automne pour ne pas le citer.) pour des rôles un peu moins ténus.
Reste donc à attendre encore quelques années pour voir si la génération montante de ces starlettes à minettes, ces Brendan Fraser, Elijah Wood, Chace Crawford, Robert Pattinson et autres nymphettes vieilliront aussi bien que nos messieurs testostérones : ces Sean Connery, Harrison Ford, John Malkovitch, Daniel Craig, Nicolas Cage ou autres Travolta, Will Smith, Benicio del Toro, Javier Bardem… Après tout c’est tout le mal qu’on leur souhaite !
Et pour nous public, c’est le retour du choix cornéliens entre Dany Wild et Brett Sinclair, c’est le combat de coq entre beauté et virilité. Oui je sais je caricature, mais rien qu’un peu car personnellement mon choix est déjà fait et je crois fermement à l’adage : les gueules sont comme les bons vins, elles se bonifient en vieillissant.