1408 me faisait envie cependant. D'abord, parce que les huis clos, c'est bien sympathique, de temps en temps.
Ensuite, parce que j'adore John Cusack, et que la perspective de le voir se dépatouiller plus d'une heure durant seul devant la caméra a attisé mon
intérêt.
Et puis, sur le papier, l'hôtel Dolphin semble être un point de chute plutôt agréable... si l'on excepte la chambre 1408.
S.O.S. Fantômes
Je ne suis pas une habituée du "style" Stephen King. De lui, je n'ai lu (et relu) et vu que La Ligne Verte, roman
(et film) bouleversant s'il en est, mais nullement horrifique. J'ai une vieille copie de Shining qui traîne sur un coin d'étagère, et je garde un
souvenir ému, et confus, du visionnage de son adaptation avec Jack Nicholson, qui m'avait découragée de lire le bouquin, justement. J'ai sans doute vu
plusieurs adaptations de Stephen King, sans savoir ce que je regardais. Bref, je me place en totale néophyte, et du genre, et du bonhomme. C'est sans doute
pourquoi je n'ai absolument pas saisi la portée de 1408. A supposer qu'il y ai un sens à tout ça.
N'étant pas coutumière du genre, mais en ayant perçu suffisamment d'échos, je pense ne pas me tromper en disant que les ingrédients habituels conduisant à une histoire d'épouvante sont bien
présents pour celle-ci: un hôtel tout droit sorti des 30 glorieuses, de longs couloirs étouffants, courant à
En-dehors de ça, rien de très palpitant. Pas de cadavres dans les placards, pas de torrents de sang déversés à travers un trou de serrure, pas de visions cauchemardesques (ou si peu) et...
quasiment pas de fantômes. Ce qui, vous en conviendrez, est assez frustrant, surtout lorsqu'on nous annonce dés le départ que plus d'une cinquantaine de personnes sont mortes sur le couvre-lit ou
dans la baignoire. Quid des pauvres hères censés hanter sans fin les lieux? Bref, ça manque sérieusement de squelettes cette histoire...
One "John Cusack" show
Malgré mon manque d'enthousiasme pour l'ensemble, je demande néanmoins une standing ovation pour Mister Cusack (encore qu'il n'y ait pas grand monde à applaudir, autrement), qui se démène comme
un beau diable dans cette impasse de "l'horreur". Tour à tour amer, désabusé, revenchard, brisé, aux abois, usé, déterminé, il parvient à incarner les différents degré menant un homme à la folie,
ou au salut. On le sait, il n'est pas vraiment homme d'action. Cependant, les quelques séquences nécéssitant un peu d'adrénaline passent comme une lettre à la poste, réhaussées par son côté
toujours un brin décalé et nonchalant. Ceci étant, c'est bel et bien dans les séquences dramatiques pures jalonnant le récit qu'il excelle. Véritablement bouleversant dans ses face-à-face avec sa
femme et sa fille disparue, le bonhomme, hanté par d'invisibles regrets, réussi à faire passer toute la détresse de son personnage, apportant la justification à ce qu'il est aujourd'hui: un homme
vidé, qui ne croit plus en rien. On en ressent toutes les asperités à mesure que l'épreuve de la chambre casse le moule dans lequel il s'est muré, déconstruisant une part de ce qu'il est. Malgré
tout, même en faisant des merveilles, John Cusack ne peut pas tout sauver: à l'instar de la chambre 1408, dont on perçoit très vite les limites, son
personnage ne trouve bientôt plus de latitude pour s'épanouir, se développer... et fini par tourner en rond, tant sur lui-même qu'entre ces murs. Un effet de style recherché ou de réelles lacunes
dans le scenario?
What the f***?
Check out
A part le parti pris du huis clos, assumé de bout en bout, rien n'a vraiment de sens dans cette descente aux enfers pas assez convaincante. Pas mauvais, mais pas transcendant. Problème de rythme,
de fadeur, de justification... Si Hafstrom maîtrise son espace visuel, qu'en est-il de l'histoire exactement? On a la nette impression d'aller droit dans le
mur... Ou veut-on en venir, au bout du compte?
M. Olin nous aura mis en garde: "je vous avais pourtant déconseillé la 1408".
EN BREF:
*Indice de satisfaction:
*1h44 - Américain - by Mikaël Hafstrom - 2008
*Cast: John Cusack, Samuel L. Jackson, Mary McCormack, Tony Shaloub...
*Genre: Room service
*Les + : L'interprétation convaincante de John Cusack, la déconstruction successive du décor, quelques beaux moments d'émotions.
*Les - : Questions, questions, questions, questions, questions... Et les réponses alors? Et les fantômes, où qu'ils sont d'abord? Et
puis Samuel L. Jackson, il sert à quoi?
*Liens: Fiche film Allocine
*Crédit photos: © TFM
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