Depuis l’arrivée de Google en 1998, le lien renverse la hiérarchie. La notoriété se mesure à l’aune de la qualité et de la quantité des liens, représentants absolus de la démocratie “numérique” initiée et voulue par Larry Page et Sergey Brin. Depuis 2004, et l’émergence des blogs et médias sociaux, le Web tout entier renverse la hiérarchie. Facebook devient un deuxième Web, un Web dans le Web, et les médias sociaux représentent
“une révolution démocratique où chacun, porteur d’une richesse intérieure, se veut le souverain de ses propres actions sans modèle extérieur”, comme le disait Tocqueville (dans un autre contexte).
Ken Fromm le dit différemment :
« Internet est train de passer d’un ensemble composé de sites et de pages à un ensemble composé d’informations organisées d’une manière pertinente et propre à chaque utilisateur, grâce à des données collectées dans le graphe social ainsi qu’à un système de recommandation et de personnalisation qui permet aux utilisateurs de définir leurs préférences. »
Notre spectacle, c’est-à-dire notre rapport social avec les autres, n’est plus seulement médiatisé par les images, comme à l’époque de l’écriture du livre “La Société du Spectacle” en 1967 par Guy Debord. Le Web transforme notre rapport à la publicité, laquelle n’a cessé d’être interruptive. Aujourd’hui, Facebook nous permet de nous médiatiser (”We are the media”) en créant des expériences riches.
Facebook n’est-il pas la représentation de notre propre spectacle, celui-là que nous jouons chaque jour, chaque soir, sur une scène mondiale et qui nous permet d’écrire notre propre story ?