Claude Askolovitch de la Niche Lagardère nous a exposé sa vision de l’abâtardissement de la Politique dans son article dominical : «Mépris et Chocolat» (JDD du dimanche 27 septembre). Une prose à inscrire dans… les tablettes.
Pas un rigolo le Claude : «L’humour ? Un sacré piège qui endort nos défenses »… Passons. Dans son article, il encense le livre de son amie, Marie-Christine Tabet (bien entendu journaliste, elle aussi, de la nichée Lagardère). On y parle de l’Argent des Politiques. Dans l’ouvrage publié chez Albin Michel, des voyages gratuits des Chirac à la feuille d’impôt de Chaban-Delmas, de l’appartement des Gaymard aux pillages inaperçus dans les caisses publiques, rien n’est caché : fort bien.
Mais pour BiBi, ce sur quoi il importe de s’arrêter, c’est le Discours-Askolovitch qui enrobe tout ce chocolat. Le Confisier du Frère Lagardère fait en effet merveille, enveloppant tous ces scandales dans du joli papier-cadeau, les bourrant de cette ouate qu’il préfère. Pour notre grand Intellectuel médiatique, pas question de s’ériger avec force contre ces privilèges éhontés, de prendre position contre, de promouvoir un élan collectif ou encore d’encourager les associations qui analysent, luttent et dénoncent cette corruption très tranquille.
Dans chacune de ses lignes, notre Journaleux prend la grotesque position du Sceptique, du Fataliste au-dessus de tout ce magma un peu glauque. Relevons : «On s’habitue à tout», «Globalement, rien ne bouge, tout continue», «Cela passe et la vie continue», «Tout le monde s’en moque», «Et chacun de bailler dans le mépris et la lassitude».
Ces soupirs de Claude justifient l’injustifiable : à cette licence laissée aux Puissants de se sucrer, il oppose en miroir « l’indifférence désabusée de l’opinion ». Ses propos se fondent sur cette idée que l’Opinion se rangerait sous un «On» soi-disant unanime, sur un «Tout le Monde» non interrogé. BiBi sait bien que cette représentation du Monde est bien utile pour se rendre complice des Puissants, ces Puissants qui ne demandent que cette promotion des Soupirs désabusés pour continuer leurs petites affaires.