Ces législatives auront donc bénéficié à de plus petites formations représentées au Bundestag : le FDP (14%) Die Linke (12%) et dans une moindre mesure, Die Grünen (les Verts, 10%).
Politiquement, la CDU/CSU va rompre sa grande coalition avec le SPD.
La CDU/CSU essuie en fait son deuxième plus mauvais score depuis la fondation de la République fédérale allemande, avec autour de 33 % contre 31% en 1949. Elle recule de 1,5% par rapport aux législatives de 2005 et devra sa nouvelle majorité aux libéraux du FDP, lesquels étaient dans l’opposition depuis onze ans.
De son côté, le SPD, enregistre une chute importante avec 23% alors que son pire score remontait à 1953 avec 28,8%.
Voilà sans doute le résultat douloureux de quatre années de gestion commune du pays, de la crise économique, sociale et financière, qui a poussé à des compromis sans échapper à la récession.
La chancelière Angela Merkel n’a pas convaincu les Allemands même si elle restera au pouvoir et même si son objectif était d’atteindre « 40% et plus ». Reste que Angela Merkel a assis son autorité dans son camp en ne perdant pas.
Nul doute que les libéraux de la FDP et son chef Guido Westerwelle vont chèrement marchander leur soutien. Pour la CDU, les difficultés vont donc arriver très vite, d’autant que l’opposition au gouvernement va être plus puissante : SPD, Die Linke et les Verts pesant plus que le FDP, Die Linke et les Verts, très désunis, ne pesaient face à l’ex-grande coalition.
Et puis, les défis sont immenses : dette publique abyssale, crise économique forte, chômage en augmentation, nouveaux déficits dans les caisses sociales, impopularité grandissante de la présence militaire allemande en Afghanistan…
La situation des sociaux-démocrates est particulièrement dramatique après 11 années au pouvoir. Le SPD doit d’urgence trouver une nouvelle voie pour revenir au pouvoir, dans la mesure où le FDP, avec lequel il lui arriva de gouverner dans les années 1970, ne veut plus s’allier qu’aux conservateurs.
Le paysage politique plus clair qui va se dégager du nouveau Bundestag, avec la CDU/CSU et le FDP au pouvoir et le SPD, Die Linke et les Verts dans les rangs de l’opposition, pourrait favoriser l’émergence de cette nouvelle voie.
Les Verts, eux, sont à la croisée des chemins, constatant que leur objectif électoral, devenir la troisième force politique du pays, leur a échappé, puisqu’ils ne devraient être que la cinquième force du pays.