Malgré toutes nos résistances au changement, nos défenses naturelles et notre propension si confortable à l'immobilisme, tout change. Malgré tout. Malgré nous. Une récente étude de l'Insee vient d'en apporter la preuve. Dans un ouvrage qui retrace "Cinquante ans de consommation en France", cet institut montre que la consommation des ménages a triplé depuis 1960. Nos comportements se sont modifiés, notamment dans la répartition du budget des ménages : "Les parts réservés à l'alimentation et à l'habillement se sont réduites au profit du logement, des transports, de la santé, des dépenses de communication et des loisirs."
Cette évolution est la traduction patente de l'augmentation du niveau de vie qui a permis de desserrer la contrainte des dépenses de première nécessité. Bien qu'elle reste un des premiers postes de dépenses, la part de l'alimentation est passée de 38 % en 1960 à 25 % en 2007. Idem pour le poste habillement qui est passé en cinquante ans de 14 % à 9 %. Ce qui n'est pas le cas des Grecs ou des Italiens qui attachent une plus grande importance à leur mise que les Français et les Allemands.
Ce sont les dépenses en communication qui ont explosé : "Depuis 1960, son poids a quasiment quintuplé dans le budget des ménages". La généralisation du téléphone fixe dans les années 1970 et l'essor du mobile et de l'Internet au milieu des années 1990 sont les principales causes de cette évolution. L'offre télévisuelle et les progrès techniques, notamment en matière d'écrans plats, apportent un complément d'explication.
Enfin, l'allongement de la durée de vie a fait augmenter considérablement nos dépenses relatives à la santé. La part du logement est passée de 16 à 19 % durant cette période le poste transport a fortement augmenté comme le poste loisirs. La vie a changé, nos habitudes ont changé, nos comportements ont changé... mais nous, bien sûr, nous sommes toujours les mêmes.
Pierre Zimmer