Après l'épisode Hortefeux, les maladresses se sont enchainées sans mobile apparent. C'est Eric Besson, Ministre de la République qui fait un doigt d'honneur devant les caméras de Canal +. L'exterminateur de la jungle calaisienne fait ainsi une fois de plus montre d'un sens de la mesure pour le moins particulier... Puis c'est Jean-Louis Borloo qui sort passablement éméché de l'entretien Présidence-écologistes au point de ne pas voir les micros qui se tendent à son encontre... Des errements qui faisaient déjà suite aux visites organisées de Chatel chez Intermarché et de Nicolas 1er chez Faurecia.
Car last but not least c'est le leader lui-même qui s'empêtre désormais dans d'improbables situations. Même dans ses exercices de prédilection comme l'interview télévisée à une heure de grande écoute sur les principales chaines du pays, où il ne peut qu'exceller face à de gentils complices. Et bien patratas, le voilà qui décrédibilise déjà sa nouvelle vocation écologiste “Le monde court à sa perte si on continue à émettre du carbone qui crée un trou dans la couche d’ozone et qui brise les équilibres de la planète". Preuve s'il en est que les multiples conseillers en communication ne suffisent pas et que quelques compétences scientifiques ne seraient pas du luxe...
Dans la foulée, l'ancien avocat qu'il fut du RPR fourche sur la notion plus espérée que réelle de coupable. Des couacs à même de retourner ses outils d'auto-promotion contre son auteur. Ce n'est pas la réception donnée à 4000 français de New York qui lui a redonné le sourire. Pourtant l'Etat en faillite n'avait pas lésiné sur les moyens lâchant quelques 400 000 euros pour l'occasion. Mais il est dit que les temps sont durs pour les petits nertfs en pelote de celui qui détient le déclenchement de la bombe A. Après un accrochage avec Kouchner sur l'Iran, c'est Arlette Chabot qui en prenait pour son grade. La bonne Arlette ne peut pourtant pas être taxée d'animosité pour le pouvoir et si France 2 ne donne pas suffisament la parole à l'UMP, le CSA lui même a précisé que la cause était a trouvé du côté de l'omniprésence de ... l'Elysée.
Alors que se passe t'il donc en Sarkozie, au pays des monstres gentils, d'un seul parti et de ministres unis oui c'est le paradis ?
Est-ce la redoutable opposition de gauche qui fait ainsi psychoter ? entre mauvais courants contraires et urnes bourrées, on peine à l'imaginer.
La menace Bayrou ferai- elle lever depuis le Béarn le vent de l'inquiétude ? improbable.
Dany le Rouge juché sur une éolienne hanterait-il les nuits élyséennes ? possible mais pas décisif.
Le procés Clearstream, incertain, et pourtant tant attendu, attiserait-il son impatience de voir un rival au plus vite déchu ? sans doute mais le temps n'était-il pas son allié ?
Alors ? comment expliquer cette perte de contrôle et d'altitude digne d'un Airbus mal fini ?
Il y a ceux qui pensent à la trés française peur de gagner : le plus dur de la crise est derrière lui, les prochaines échéances électorales ne peuvent qu'être positives et... le poignet tremble, le geste est moins assuré, le doute s'installe. Paf, c'est la double faute.
D'autres au contraire y voient les premiers signes d'une usure du pouvoir précoce. Hyper-président un temps, le reste du mandat fout le camp dirait le dicton. Arrivé au pouvoir à force d'inextricables combinaisons politiques alliant conviction-trahison-promesse et baliverne il aurait perdu la formule magique qui garantissait son équilibre.
Faut-il sinon y voir les conséquences du malaise vagal qui a fragilisé et destabilisé celui qui se croyait invincible ?
Ou l'impact dévastateur de la crise financière qui a profondément ébranlé ce libéral convaincu désormais condamné à tancer les banquiers et dénoncer le profit à l'insu de son plein gré ?
La nomination prochaine, sûrement méritée, de Jean Sarkozy à l'Epad (Etablissement pour l'Aménagement de la Région de la Défense) suscite quelques autres pistes : Nicolas se serait ainsi réveillé l'autre matin en sursaut et en sueur, murmurant un énigmatique "Tu quoque mi fili" en se frottant curieusement le dos...
Ou tel Caïn poursuivi par un satané oeil, notre guide suprême n'a pas la conscience tranquille. Il nous cache quelque chose à l'instar de son porte-parole Frederic Lefevre fanfaronant disposer de photos compromettantes de DSK à montrer si ce dernier venait à se présenter à la présidentielle.
Oui mais Nico sait que sur lui aussi quelqu'un a sûrement quelque chose. Alors le jour il donne le change, fait mine de s'interroger, de s'interesser même parfois, mais le soir, le soir,
"Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain, L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn."
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