Magazine Musique

Help Me ! Drummer ! Ticket ! Yeah !

Publié le 29 novembre 2008 par Juliet
Cette review ça fait pas loin de 6 mois que je me prends à régulièrement la rédiger mentalement, et maintenant que le concert tant attendu est passé je vais pouvoir a priori me libérer d'un poids.
Essayons de ne pas trop nous étendre sur la partie pré-concert puisque de toute façon le reste sera déjà bien assez long comme ça. On est arrivé à s'enfuir d'anglais avec 20 minutes d'avance en exposant la situation à l'assistante qui a eu pitié de nous, et on est arrivé à Lyon sans encombres ni bouchons, ce qui constitue déjà un exploit en soi en fin d'après midi. La chance fait que pour une fois le sens de l'orientation de mon paternel n'a pas du tout été foireux et on a trouvé le Ninkasi extrêmement rapidement, donc c'était un peu miraculeux. Dans la petite file déjà présente devant le salle, rencontre en chair et en os avec Boris/CutCutPaste et Joanna/BoringLifestyles. Boris m'a fait passer le NME avec les Strokes en couverture, donc j'étais assez ravie, (surtout que ça me donnera l'occasion de commenter cet article par la suite.) Donc Boris = quelqu'un de bien. Mais revenons au sujet du jour : on entre, on planque les affaires sous la scène et je me positionne devant à droite, les coudes sur la scène, place de prédilection qui s'avère pendant la 1° partie être en fait un cadeau empoisonné.
Help Me ! Drummer ! Ticket ! Yeah !
Enfin seulement pendant la première partie, qui arrive bientôt : A Place To Bury Strangers, groupe de shoegaze américain. La question est : comment un groupe portant un si joli nom peut-il faire une musique si ... terrible ? C'était juste inaudible et j'ai vraiment l'impression de leur faire un cadeau en employant le terme "musique", puisque ce dont ils ont fait la démonstration ce soir là évoquait plus le son produit par une scie sauteuse à métaux plongée dans un bac de graviers que quelque chose qui pourrait s'échapper d'un instrument de musique. Donc j'ai passé une demi-heure avec la main plaquée contre l'oreille droite histoire de ne pas totalement flinguer mon tympan qui était beaucoup trop orienté vers le fourbe ampli dont s'échappait les sons les plus douloureux que j'ai jamais eu l'occasion de constater en concert (pire que les vagissements des Joey Starr aux Eurocks). Malgré tout j'étais un peu gênée pour eux à la fin quand ils ont récolté 3 applaudissement et demi. Ils ont du jouer 6 titres maximum. S'en suit un léger répit et l'installation de cactus translucides zébrés, et là tu te mets à réaliser que ce n'est plus qu'une question de minutes avant que Andrew, Ben & co se matérialisent devant toi, donc grosse montée d'adrénaline.
Help Me ! Drummer ! Ticket ! Yeah !
Arrive donc le tant anticipé groupe, et là ma place de la douleur se transforme en don du ciel, pile entre Ben et ses claviers et Andrew et sa Les Paul rouge (On notera que Ben a un porte pinte de bière incrusté dans son clavier, preuve de professionnalisme) , ce qui est un vrai régal oculaire puisque la salle est toute petite. J'avais donc une vue imprenable sur les splendides vaisseaux sanguins qui ornent les bras et mains d'Andrew, et mon expression faciale devait d'ailleurs à ce moment là s'en ressentir, car ils sont encore mieux en vrai. Sir Vanwyngarden prononce une phrase d'une profondeur infinie avec un sourire béat: "We're gonna make a concert !" et le James, guitariste au bonnet en poils de yack, rajoute un très inspiré "That's what you think ...". Puis premières mesures de Future Reflections. Ce titre est quasiment mon favori d'Oracular Spectacular donc assez logiquement la béatitude s'empare de moi malgré le son assez médiocre de l'endroit. Mais quelque chose clochait, y'avait comme un manque de ferveur ou de réelle motivation, et la salle avait de la peine à vraiment décoller, surtout que le groupe a commencé par ses titres les moins faciles d'accès, genre 4th Dimensional Transition. Entre les titres, ils ne parlent presque pas (non pas que ce soit nécessaire) et du coup tout s'enchaine très vite. Premier vrai décollage sur Time to Pretend où certains décident de plus ou moins pogoter, ce qui est quand même assez absurde: à un concert de MGMT si tu tiens absolument à bouger, tu danses, mais tu ne pogotes pas crétin. Enchainement fait sur Metanoia, et peut être le meilleur moment du concert : 14 minutes en suspension avec quand même quelques personnes pas très renseignées qui applaudissent n'importe quand pensant que la chanson est finie alors qu'on en est à peine au tiers. Sur Electric Feel, le public chante mais faux car les notes aigües c'est pas vraiment à la portée de tout le monde (surtout pas à la mienne en tout cas), et ce qui peut être sympa voire énorme dans les gros concerts était dans le cas présent assez désagréable, déjà que le son n'était pas franchement fabuleux. En fait je crois que le problème principal était un manque de basse, mais je ne vais pas non plus pinailler.
Help Me ! Drummer ! Ticket ! Yeah !
On signalera sinon que Will le batteur a passé la moitié du concert complètement hilare, tout comme James dès qu'il se retournait vers Will. J'ai pas su pourquoi, c'était limite perturbant. Ben a quand à lui passé tout le concert avec cette paire de lunettes de soleil intéressantes mais un peu inutiles dans le cas présent qu'il portait d'ailleurs le lendemain au grand journal. Andrew nous a fait une légère crise d'autisme pendant Metanoia en s'emparant d'un instrument qui ne ressemblait à rien et qu'il a vainement tenté de faire sonner en le frappant contre son micro. Ah, et il me semblait important de mentionner qu'il a presque toujours les yeux fermés et qu'il a tendance à se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre les notes les plus élevées, ce qui est assez cro-mignon comme attitude (oui je suis navrante). Voilà. Ils ont fait Kids en rappel/karaoké, c'était génial, mais le concert fut trop court, une heure seulement, j'aurais pas craché sur quelques vieilles chansons à la Indie Rokkers, surtout que ce n'est pas ce qui manque à leur répertoire, mais je ne vais pas non plus faire de mauvaise foi, c'était quand même très bien. Après avoir attendu trois ans que mon père puisse récupérer ses affaires au vestiaire, j'ai fait l'acquisition d'un T shirt trop petit (boulet), et ô surprise, quand nous sortons de la salle, attroupement sur le trottoir. Je regarde de plus près et je constate la présence d'Andrew alors ni une ni deux, je vais lui faire signer ma set-list et prends photo souvenir spécial "atteinte du nirvana momentané" avec air niaiseux de ma part à la clé. Ensuite en voiture mon père a passé une heure à disserter sur la génialité du jeu de guitare de James , preuve que MGMT c'est très intergénérationnel, et il était tellement emporté dans son exposé qu'il s'est fait flasher à minuit à la sortie de Lyon. Comme quoi on est boulet de père en fille. Autant dire que le retour en cours n'a pas était très aisé le lendemain matin.
(pour une fois je n'ai pas pris de photos. Celles illustrant l'article ont été prises par Sophie Jarry à leur concert Lillois il y a peu.)

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Juliet 91 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine