Je suis rentrée d'Angoulême il y a à peine quatre heures mais il me faut absolument rédiger ce compte rendu maintenant puisque cette semaine je suis supposée prospecter afin de me trouver un toit pour l'année prochaine avant de rejoindre Londres vendredi. A mon retour on en sera donc à trois reviews d'affilée sur ce blog, voyez un peu l'originalité dont je fait preuve parfois.
La Garden Nef Party alors. Ma fidèle acolyte Alicia et moi même nous étions pour l'occasion équipées d'un Jens et d'un Valentin, deux jeunes hommes extrêmement sympathiques et pratiques puisqu'ils peuvent sans broncher aller vous chercher une bière à tout moment de la journée ou encore garder votre place au premier rang pendant que vous allez visiter les splendides toilettes écolo à sciure (bière, effet secondaire), en plus avantage non négligeable ils se repèrent de loin. Après installation au camping/terrain de foot, on se dirige non sans peine vers les concerts ("c'est quoi dans vos bouteilles ?" - "heu, du jus de pomme ?") où on repère les lieux. On y retrouve aussi Perroline et sa sœur Lauriane qui décident d'aller voir le concert d'ouverture, soit Izïa, pendant que nous nous installons pour attendre Stuck In The Sound, qui arrivent sur scène vers 17h45. Ils livrent un set honnête pendant lequel on se prend une courte mais intense averse sur le nez, de quoi ruiner mes cheveux pour deux jours. A croire que je suis condamnée à voir ces messieurs sous la pluie, puisqu'aux Eurocks 2007 Alicia et moi les avions observé réfugiées sous d'élégants ponchos en plastique vert. Le soleil revient et ils laissent place à Phoenix, qui nous délivrent une espèce d'avalanche de tubes. Bon, mes souvenirs ne sont plus vraiment très clairs mais je crois que le trio d'entrée c'était 1901, Consolation Prizes et Lisztomania ou un truc dans ce goût là, tellement de qualité musicale à la seconde que ça en était presque insolent en gros. Je commence donc logiquement à saccager mes cordes vocales avec application sur Lasso, Long Distance Call ou encore If I Ever Feel Better, néanmoins il manquait quelque chose: ils sont surement passés trop tôt dans la soirée, et n'ont pas joué assez longtemps, ce qui a empêché la mayonnaise de vraiment prendre. J'ai repéré sur le côté de la scène un Nick McCarthy agitant le crâne avec concentration, vêtu d'un pull à la teinte marronâtre assez mprobable que n'aurait surement pas renié mon prof de maths de 4°. Il fut un peu plus tard rejoint par son collègue Alex Kapranos, et là ce fut le drame : l'homme fut repéré et déclencha une crise de hurlements hystériques chez ses groupies mâles (oui, principalement). Une bonne partie du public sembla oublier la présence sur scène de Phoenix l'espace de quelques instants, et si la majorité des gens présents se firent rapidement à l'idée d'une présence Kapranesque en bords de scène, quelques irréductibles crétins passerons de longues minutes à lui faire coucou. Pas impossible que ça ait un peu vexé nos Versaillais.
Concert suivant : Ghinzu. Alors là ce fut simplement énormissime, à condition de faire abstraction de la brochette de tartes qui ont passé une bonne partie du set à hurler des "YEAH BAAAABY COOOOME ON !!!" à l'intention des musiciens avec une conviction certaine. Bon apparemment la francophonie des Wallons leur avait échappé. John Stargasm vint se faire allègrement tripoter par les premiers rangs, pour le plus grand bonheur de tous (et surtout d'Alicia), tandis qu'un des guitaristes se livrait à des choses carrément obscènes avec son micro. Vous ajoutez à ça un son énorme, des vilains pogos et vous obtenez une réussite globale. Je ne connaissais pas spécialement bien le groupe mais leur concert m'a complètement retourné le cerveau, donc on peut dire que j'étais plutôt satisfaite, on ne pouvait rêver d'un meilleur échauffement avant Franz Ferdinand. John Stargasm a fini debout sur son clavier, et nous on était plus ou moins à genoux. Puis vint l'attente avant ce qui était condamné à être LE grand moment de ces deux jours de concerts. Ils sont arrivés avec No You Girls, ont enchainé avec Do You Want To et tout était dit. C'était fabuleux même si par moment respirer ne faisait plus partie des choses possibles. Ça a été dit des centaines de fois mais ces gars étant génétiquement programmés pour ne faire que des hits énormes, les moments de répit n'étaient pas exactement au programme. On a donc beaucoup souffert contre nos barrières, mais le sourire au lèvres, car il ne peut en être autrement quand Alex Kapranos se déhanche à quelques mètres de toi en déclamant des paroles vidées de sens véritable : "il s'appelle comment ? il s'appelle Rooooooobert Hardy ! Est-ce que vous kiffez ? Est-ce que vous vous éclateeeeeez ? Nous sommes Franz Ferdinande (sic) et nous sommes d'Ecooooooosse !". Oh, puis la set list était pas loin de la perfection, même si on peut toujours déplorer l'absence de The Fallen, Walk Away ou Eleanor, mais tout ce qui importait vraiment c'était qu'ils jouent Dark Of The Matinée, et ils l'ont fait de manière magistrale. J'ai eu une baguette à la fin d'Outsiders (ceux qui ont visionné les vidéos de Charente Libre doivent être au courant...) ce qui m'a permis d'atteindre le nirvana du live. Final basse/ batterie puis juste batterie. Grand dieu que c'était bon.
A la fin du concert je retrouve la fameuse Marie qui m'annonce qu'elle a pu interviewer Alex K pour le MDMAZING dans l'après midi. J'hésite à faire preuve de violence à son égard par pure jalousie, mais en fait elle était très sympa alors ça n'aurait pas été très correct de ma part. Précisons qu'à ce moment là ma voix s'était plus ou moins faite la malle pour de bon, et ont a jugé intelligent d'aller s'écraser au camping plutôt que d'attendre Vitalic. Dans mon souvenir on s'est livré à un concours de blagues navrantes autour d'une pizza (on était pas très nets) puis Jens a laissé un message presque pornographique sur le répondeur de Jack-Foals (on était vraiment pas très nets mais l'idée venait de Marie je crois - moi j'ai pas ce genre de numéro dans mon portable déjà -, et le but était de réconforter ce pauvre Jack qui souffre actuellement de grippe A.). Ensuite on a fini par repartir tous les trois vers les concerts (Valentin et Alicia étaient repartis plus tôt). J'avais toujours ma baguette à la main quand j'ai entendu une voix britannique s'élever juste derrière moi. Je me retourne et il y a en fait à une cinquantaine de centimètres de ma personne un Alex Kapranos véritable qui salue Marie. Je tente d'aligner mes quatre neurones encore en activité, cligne des yeux mais non, c'était bien lui. Je l'ai donc gratifié du regard du mérou perdu avant qu'il ne reprenne son chemin vers les loges. Ce genre de situation c'est quand même difficile dans l'absolu, surtout quand vous n'avait plus un contrôle total sur votre personne. Marie s'envola vers d'autres cieux (Steven Blood Red Shoes pour ne pas le citer) tandis qu'on observait du coin de l'œil Vitalic, auquel je suis demeurée absolument insensible, ça faisait essentiellement boum-boum dans mon crâne. On finira ensuite par rejoindre le camping au doux son des "apéro!" qui résonnèrent tard dans la nuit.
Le matin nous fîmes preuve d'une inefficacité remarquable, la seule chose constructive que nous ayons faite étant d'acheter des fruits pour nous donner bonne conscience. Ce genre de chose permet de bien se rendre compte de la différence entre un festival et le monde réel: le primeur du festival lui, il te lance un "whaaa cool!" en apercevant ton Tshirt The Strokes et ta mine défaite quand tu viens lui acheter une moitié de pastèque à 10h du matin. Le primeur du monde réel en général il te demande si tu veux aussi des tomates avec ça. Pas de réel besoin de s'attarder sur le restant de la journée, on était au stade larvaire et on a eu des conversations fascinantes dont on ignorait le sens. A un moment il a même été question des liens entre Harry Potter et la littérature érotique, mais je ne sais plus pourquoi. Sinon les concerts de la journée ne furent guère passionnants, à l'exception notoire de The Jim Jones Revue, grosse surprise du jour. Je ne connaissais ces messieurs que de nom mais j'ai vraiment été subjuguée par leur set. Tous au minimum quarantenaires, ils ont fait preuve d'un talent indiscutable et d'un classe folle malgré leurs accoutrements très "je suis resté bloqué à Nashville en 1954 mais je le vis bien" et leur âge avancé par rapport aux autres groupes présents au festival. En plus on sortait d'un morceau de set des Ting Tings (mega lolz d'ailleurs ces deux là), donc ça nous a redonné espoir en l'existence de voir un groupe d'une telle qualité. Cerise sur le gâteau, le chanteur ressemblait fortement à Severus Rogue. Plus tard dans la journée j'ai trouvé que faire signer mon verre GNP par John et Jehn était une excellente idée même si j'avais vu en tout et pour tout un titre et demi de leur set. Quand aux Cold War Kids, ça n'était pas bien, pourtant je les aime beaucoup ces garçons. Le fait est qu'ils sont incapables de vraiment occuper un public de festival, ce qui est quand même regrettable vu leurs capacités indéniables. Détail intéressant, c'était le troisième groupe présent à la GNP que j'avais également vu aux Eurockéennes deux années auparavant, et aucun des trois (pas même Phœnix) n'est parvenu à livrer une performance du niveau de la précédente. Question de public ? Santigold ayant annulé, nous sommes allés voir Mix Master Mike, soit le DJ des Beastie Boys. Bon moi je ne suis pas très hip hop de ma personne (what a surprise je sais) mais ce fut hautement distrayant, même si Valentin a trouvé le moyen de passablement m'assommer et qu'on a alors perdu Perroline et sa sœur. Forcément l'entendre remixer Song 2 m'a mis en joie. Après ça j'ai un peu un trou, pour résumer y'a eu le camping, des pizzas, des bières, du TV On The Radio et un set des Gossip où mon corps et mon esprit se sont livrés une terrible bataille, résultat j'étais debout mais psychologiquement déconnectée. C'était pas mal mais ça cassait pas trois pattes à un canard. Quand aux sirènes d'Etienne de Crécy, nous n'y avons eu droit que sous la tente, car c'était plus du domaine de nos capacités. Mais globalement ce fut extrêmement distrayant, donc bilan très positif/ à refaire etc ...
Bref il est tard, j'ai déjà beaucoup trop écris donc pour ce qui est de peaufiner le fond et la forme, on verra ça demain soir. Si je trouve un toit d'ici là.