DAY ONE
Partie de Valence vendredi matin, j'ai retrouvé ma chère camarade rémoise Sarah l'après midi même à Trafalgar, et malgré le soleil écrasant nous partîmes vite faire l'acquisition d'une paire de bottes pour le lendemain. La botte de pluie, c'est quand même l'accessoire ultime du festivalier britannique, donc il m'en fallait absolument, d'autant plus que les prévisions météo pour le lendemain n'étaient guère excellentes. Vers 8h on a fini par mettre la main sur notre hôtel sur Cambridge Road, non sans quelques difficultés car on était plus ou moins dépourvues de plan de l'endroit, et l'on a pu se nourrir pour la modique somme de £2 d'un splendide menu frites au vinaigre/ coca/ hamburger. Gastronomie locale. Le lendemain matin, après avoir absorbé un remarquable petit déjeuner à base de beans (je parle toujours de bouffe) nous nous sommes dirigées vers le Victoria Park, nos wellies provoquant le scepticisme des passants car le temps était alors clément. Aux abords du parc on a pu observer la pelouse se recouvrir petit à petit d'anglais munis de packs de bière qu'ils avaient une heure pour finir avant l'ouverture des portes: il était à peine 10h30 mais l'heure matinale ne dérange pas l'anglais moyen, tant qu'il a sa bière il est heureux. L'Anglais a le plaisir simple et c'est communicatif.
- ceux qui sont tombés dans des failles spatio-temporelles et semblent soit revenir d'une chasse à cour, soit sortir de la Russie pré- octobre 17.
- ceux qui ont juste l'air perdu et semblent se dire que la 13° Red Line était peut être de trop.
- ceux qui souffrent de schizophrénie et sont persuadés d'appartenir à un clan Sioux ou Appalache, et porte fièrement des plumes dans les cheveux.
- ceux qui viennent de perpétrer une tradition ancestrale en se roulant dans la boue et qui finalement n'en mènent pas large.
- ceux qui ne sont pas seuls dans leur tête et vous offre une botte en échange d'une cigarette, ou passe 10 minutes à faire la conversation à votre écureuil en peluche et à le prendre en photo en tentant de lui faire boire de la bière.
DAY TWO
Je vais faire plus court pour ce jour là histoire d'éviter un truc trop rébarbatif car y'a quand même quelques similitudes entre les deux. L'Underage en gros c'est la version junior et épileptique du Field Day: c'est au même endroit et une bonne partie des groupes jouent les deux jours - dont les Horrors et les Mystery Jets, pour notre plus grand plaisir. Les seules différences: les noms des scènes (car sponsors différents), l'absence de bières et de stands à cigarettes. A l'Underage, il y a par contre une signing tent, où, à condition de s'armer de patience, on pouvait rencontrer Esser, les Mystery Jets, les Pigeon Detectives, les Horrors et Patrick Wolf. Niveau public, les teenagers britons ne se comportent vraiment pas de la même manière que leurs ainés, et c'est vraiment le jour et la nuit. Pour preuve le premier concert où nous nous sommes rendues, soit les Good Shoes (dont je connais bien le père, haha) à 12h30 : nous nous sommes retrouvées par terre dès les premiers accords. Oui, pendant Good Shoes. Sarah y a perdu son passeport et son genou, moi l'usage de la cuisse droite. La passeport fut miraculeusement retrouvé au bureau de la sécurité une heure plus tard mais ma cuisse m'a fait souffrir 4/5 jours durant. On a donc profité du reste du concert un peu à l'écart, observant les chaussures qui volaient régulièrement au dessus de la fosse.
Plus tard nous sommes parvenues à assister à la séance de dédicace des Horrors, moment à la fois extrêmement étrange qui a donné lieu à une mini guerre des regards entre ceux qui étaient venus pour les Horrors et ceux qui étaient là pour les Pigeons Detectives (les deux se succédaient). Ces derniers se sont d'ailleurs retrouvés bien seuls face aux fans des Horrors, qui sont souvent des gens étranges et trop maquillés. J'ai pu dialoguer quelques instants avec Spider Webb et la version de moi même qui découvrait les Horrors avec émerveillement en 2006 en est ressortie avec une sensation très particulière, cette version là de moi-même ayant tendance à considérer que les Horrors étaient un peu trop parfaits pour exister en vrai. On parlait justement avec Sarah de l'impact que ces messieurs avaient eu sur bon nombre de jeunes à cette époque bénie où on écoutait religieusement les 5 démos qui tournaient sur le net et où on était en extase devant leurs photos et vidéos. On a un peu tendance à oublier leur importance et c'était drôle de se rappeler les good old days où la vidéo de Sheena Is A Parasite nous marquait pour la vie. Puis nous sommes allées trainer devant Santigold (chiant) en attendant les Mystery Jets qui jouèrent la même setlist (parfaite) que la veille. Nous dûmes hélas abandonner en cours de route leur concert pour retourner voir nos très chers Horrors, qui cette fois ci ne se cantonnèrent pas à Primary Colours puisqu'ils nous ont gratifié d'un Count In Fives d'anthologie ainsi que d'un Sheena Is A Parasite qui a du faire quelques morts dans les premiers rangs. Ce fut à nouveau grandiose.
(Je pars demain jusqu'à la rentrée, si j'obtiens mon Mac d'ici là il se peut que je parvienne à poster avant le mois de septembre, autrement il faudra être patient. A bientôt!)