
Le printemps 2009 est riche pour les amateurs d’animation japonaise, puisqu’en l’espace de deux mois, trois films ont débarqué ou débarquent dans les salles. Un mois après le Ponyo sur la falaise de Miyazaki, et en attendant Piano Forest dans deux semaines, voici donc Sword of the Stranger, un anime sorti dans sa contrée originelle il y a bientôt deux ans. Un premier film qui ne fit pas de vague au Japon, où il fut très discret au box-office… ce qui sera encore plus le cas chez nous.
Programmé dans cinq cinémas hexagonaux, Sword of the Stranger ne devrait pas traîner bien

Premier long-métrage réalisé par Masahiro Ando, qui avait par le passé travaillé comme animateur sur des films tels que Ghost in the Shell, Jin Roh, Metropolis ou Cowboy Bebop (excusez du peu), Sword of the Stranger est à ranger du côté des œuvres animées de qualité.
Situé à l’ère Sengoku, une époque où le Japon était divisé en mini pays dirigés par des seigneurs, Sword of the Stranger prend pour héros Kotaro, un jeune garçon orphelin fuyant à travers le pays, avec à ses trousses d’étranges et terribles guerriers chinois. Dans sa course, Kotaro est sauvé par un mystérieux rônin, un samouraï solitaire sans nom, hanté par son passé, qui accepte d’escorter le garçon sur une partie de son chemin. Un chemin dangereux, et sanglant.

Mais derrière les hectolitres de sang versés se cache une belle aventure osant un cadre historique rigoureux : les rapports complexes entre la Chine et le Japon, le système féodal nippon avec seigneurs et samouraïs… Masahiro Ando ne cherche pas la simplicité scénaristique et il a bien raison. La densité du cadre, et des troubles rapports entre les personnages, offrent une dimension étoffée au long-métrage.
Il offre aussi un personnage comme on (je) les aime, celui du rônin sans nom, combattant entouré de mystère, homme torturé au sens éthique fort et au talent guerrier que l’on devine immense. Proche de l’Aragorn de La Communauté de l’Anneau s’il fallait faire une comparaison.