J’ai tout de même le souvenir admiratif et jaloux d’un jour de 1992 où un camarade de CM2 s’était pointé un lundi matin avec les lunettes 3D (un verre rouge un verre bleu) qu’il avait eu en allant voir La Fin de Freddy : l’ultime cauchemar (le sixième de la saga), frimant devant tous les autres garçons de la classe. Au-delà d’un film d’horreur sans doute médiocre (je ne l’ai finalement jamais vu !) je me souviens des envies illusoires de voir Terminator 2 : le jugement dernier et Basic Instinct sur grand écran.
Puis est venu le jour où ce furent les films interdits aux moins de 16 ans qui commencèrent à sérieusement travailler ma curiosité de spectateur. A l’époque, aux alentours de 1996, le cinéma commençait à attirer particulièrement mon attention. Y aller seul ne me gênait plus. Je commençais à lire la presse ciné. A l’époque, trois films vont nécessiter que je contourne l’interdiction aux moins de 16 ans.
Le premier est Une Nuit en Enfer de Robert Rodriguez. Quelques mois
Mais quelques jours plus tard, Une nuit en enfer fut annoncé au cinéma art & essai en bas de chez moi, et alors qu’ils avaient l’habitude d’annoncer dans le programme les interdictions, aucune mention pour le film de Rodriguez. Le jour J, je m’y rendis donc en croisant les doigts du haut de mes 14 ans : « Une place pour Une Nuit en Enfer »…… et ça passe ! Le caissier ne broncha pas, alors que quelques jours plus tôt j’avais agi bêtement et étais allé au cinéma « tâter le terrain » et demander s’il n’y avait pas une interdiction sur Une Nuit en Enfer… « Euh… nan je crois pas » m’avait-on répondu (heureusement pour moi qu’ils avaient mal fait leur boulot !).
L’année suivante, été 1997, désormais 15 ans au compteur, je me vois cette fois refusé l’accès à Scream, LE film in du moment. Après m’être fait envoyer bouler une première fois, j’ai finalement trouvé la parade parfaite : convaincre ma mère, qui n’aime pas DU TOUT les films d’horreur, que ça pourrait lui plaire, qu’elle vienne avec moi et surtout ne cafte pas mon âge en caisse. Et c’est passé.
Freeway est le dernier film pour lequel je fus contraint d’outrepasser l’interdiction aux moins de 16 ans. Peu après, je fêtais enfin cet anniversaire tant attendu qui m’a depuis permis, de Fight Club à Oldboy en passant par Irréversible, de me délecter (parfois de souffrir) devant des films interdits aux moins de 16 ans. Mais ne compter pas sur moi pour aller voir Antichrist de Lars Von Trier, interdit lui aussi aux moins de 16 !!!!!