Le western, genre immédiatement associé à l’imaginaire hollywoodien, réserve parfois de belles surprises hors des frontières américaines. Oubliez un instant la conquête de l’Ouest, et projetez-vous « Down Under » comme ils disent, à la fin du 19ème siècle. L’Australie est toute fraîche pour les européens exilés sur cette terre sauvage où l’ordre a bien du mal à régner. Deux des frères Burns, redoutables criminels insaisissables, sont attrapés par le Capitaine Stanley, représentant de l’ordre d’un coin paumé. Mais celui-ci s’intéresse plus au troisième frère Arthur, le leader de leur gang, qui vit caché dans la montagne. Il passe alors un marché avec Charlie, un des deux frères arrêtés. S’il tue son sanguinaire frère aîné avant Noël, son jeune frère sera épargné et relâché.
The Proposition ressemble assez peu à un western traditionnel - si tant est qu’une telle chose
La seconde facette du film, plus risquée mais trouvant un parfait équilibre avec l’autre, est celle d’un western tendant plus vers le naturalisme. Il s’agit du personnage de Charlie Burns, interprété par Guy Pearce. Un criminel ayant quitté son frère aîné par dégoût pour les actes de ce dernier, et forcé de le tuer pour sauver son plus jeune frère. Cette quête, elle se fait dans le désert, la montagne, les paysages grandioses, sans pour autant chercher la contemplation. Si ce versant du film lorgne vers un western style Jeremiah Johnson ou L’Assassinat de Jesse James (réalisé par le compatriote australien Andrew Dominik), l’âpreté et la violence demeurent.
A quelques semaines de la sortie de La Route, The Proposition montre en tout cas à quel point John Hillcoat est un cinéaste bien choisi pour porter à l’écran le chef-d’œuvre littéraire de Cormac McCarthy, auquel les adjectifs âpre et noir collent aussi parfaitement.