Bon j’avais bien lu le synopsis avant, histoire de, comme ça, et même si j’y ai senti un film pointu faisant s’encroiser coréens et philippins dans un coin perdu de Corée du Sud, j’ai foncé. Land of Scarecrows était présenté par deux réalisateurs de l’ACID venus soutenir le film et animer un petit débat à l’issue de la projection, le metteur en scène s’affairant actuellement à préparer sa nouvelle œuvre en Corée, sa troisième. Roh Gyeong-Tae. Voici le nom du réalisateur, le nom qui aurait dû m’alerter.
Car il y a trois ans, Roh Gyeong-Tae a signé un premier film intitulé Le Dernier Repas qui était sorti en salles en France, que j’avais vu, et qui m’avait profondément ennuyé. J’avais beau ne plus me souvenir de son nom, à la vision de Land of Scarecrows, j’ai vite reconnu la patte de celui qui avait commis Le Dernier Repas. Des plans séquences interminables, un récit éclaté entre des personnages amorphes, un cadre glauque à souhait. Si je ne connaissais pas du tout la Corée, ni sa culture, ni le pays, la vision de ce film suffirait à me dégoûter à jamais du Pays du Matin Calme.
L’un des deux réalisateurs présents pour débattre du film a insisté sur les qualités plastiques et morales du film de Roh, admettant tout de même que l’on pouvait ne pas aimer et trouver cela long. Je l’en remercie grandement, car pour ma part, même si effectivement le cinéaste a des choses à dire sur l’identité, la famille, la pauvreté… Land of Scarecrows restera, comme Le Dernier Repas à son époque, un des grands moments d’ennui de l’année !